lundi 27 octobre 2025

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dimanche 26 octobre 2025

Mines d'Aulus-les-Bains

Les mines de plomb argentifère et de zinc d’Aulus-les-Bains, situées dans la vallée du Garbet (Ariège), constituent l’un des plus remarquables ensembles miniers médiévaux des Pyrénées. Leur histoire se déploie sur près de sept siècles, entre exploitation, abandon et redécouvertes successives.

Cet ensemble se compose de plusieurs sites :

  • La mine des Argentières est située sur le plateau de Coumebière à l’est d’Aulus-les-Bains,

  • La mine de Laquorre domine également le plateau de Coumebière à l'est d'Aulus-les-bains.

  • La mine de Raspes est située au sud d’Aulus-les-Bains, et sur le flanc est de la montagne qui domine le sentier du GR10 menant à la cascade d’Ars,

  • La mine de Castel-Minier est située juste au-dessus d’Aulus, sur la rive gauche du Garbet à environ 1050 m d'altitude. 

    PLateau de Coumebière
     Plateau de Coumebière avec Aulus-les Bains au second plan. Castel-Minier est situé à gauche du village dans la forêt, Le site des Argentières et de Laquorre sont situés à gauche de la photo
     

Origines des mines.

Site de la mine de Laquorre recouvert par la végétation

Le territoire d’Aulus, est déjà occupé à l’époque gallo-romaine. Toutefois, malgré les croyances locales, aucune preuve archéologique ne confirme une exploitation antique. Ces mines et les ruines de Castel-Minier, appartiennent en réalité à la période médiévale.

Le XIVeme siècle : l’âge d’or.

L’apogée des mines d’Aulus se situe entre 1320 et 1340. Elles appartiennent alors au vicomte de Couserans, Roger de Comminges. Selon des écrits, elles mobilisent “mille personnes”, chiffre montrant une activité considérable à l’époque bien que tous ces ouvriers ne travaillaient pas de manière permanente à la mine et qu’ils comprenait les métiers annexes au fonctionnement de la mine. Le "Maître des Mines du Roi", Paul Girardi, mentionne qu’elles rapportaient jusqu’à 30 000 livres tournois par an, soit environ 1,2 tonne d’argent.
Site de la mine des Argentières

L’apogée des mines d’Aulus se situe entre 1320 et 1340. Elles appartiennent alors au vicomte de Couserans, Roger de Comminges. Selon des écrits, elles mobilisent “mille personnes”, chiffre montrant une activité considérable à l’époque bien que tous ces ouvriers ne travaillaient pas de manière permanente à la mine et qu’ils comprenait les métiers annexes au fonctionnement de la mine. Le "Maître des Mines du Roi", Paul Girardi, mentionne qu’elles rapportaient jusqu’à 30 000 livres tournois par an, soit environ 1,2 tonne d’argent.
Une querelle éclate lorsque le vicomte tente d’imposer un droit de seigneuriage sur la production : les mineurs se plaignent au roi de France, et la justice royale confisque les revenus pendant plusieurs années.

Entrée de la galerie de la mine des Argentières

L’exploitation s’interrompt vers 1330, probablement à cause d’un conflit entre le Couserans et la province Catalane du Pallars, Un raid Catalan aurait détruit les installations. 

Mine des Argentières

Les vestiges médiévaux.

Les fouilles montrent que la mine de Castel-Minier fut exploitée par puits et galeries d’exhaure, ouvertes “au feu et à la pointerolle”. Les mineurs médiévaux utilisaient des meules pour broyer le minerai avant la fonte. On estime qu’environ 40 tonnes d’argent furent extraites de la rive droite du Garbet au moyen age sur les sites der Raspes et de Castel-Minier.

Entrée de galerie sure le site de Castel-Minier
 

Le XVIIeme siècle : Redécouverte du site par Jean de Malus.

Après deux siècles d’oubli, Henri IV envoie en 1600 le maître de la monnaie de Bordeaux, Jean de Malus, pour inspecter les anciennes mines. Il découvre les ruines de Castel-Minier : une tour fortifiée, des fonderies, 87 meules, des puits et galeries impressionnantes. Malus attribue ces vestiges aux Romains et appelle le site "les mines royales d’Aulus". Son récit, publié en 1601, nourrit la légende d’une origine antique, encore reprise au XIXeme siècle.
Son témoignage prouve qu’aucune reprise d’exploitation n’avait eu lieu depuis le XIVeme siècle.

Site de Castel-Minier

 Le XVIIIeme siècle : Tentatives de relance.

À partir de 1770, le seigneur d’Ercé fait connaître les mines d’Aulus à des investisseurs parisiens. En 1773, le valet de chambre du roi, M. de Chamilly, obtient une concession. Les travaux reprennent sous la direction du marquis de Villepinte, qui engage mineurs et métallurgistes. En 1783, plusieurs tonnes de minerai sont prêtes à fondre, mais les résultats économiques déçoivent et l’exploitation cesse peu après. Le mémoire de De Dietrich (1786) dresse alors la première cartographie minière des secteurs de Castel-Minier, Argentière, et Laquorre. Le secteur des Raspes, abandonné au moyen-age est déjà oubliées.

Reste de bâtiment sur le site de Castel-Minier

 Le XIXeme siècle : Renouveau industriel.

La loi de 1810 sur les mines et la demande croissante de plomb et de zinc relancent les recherches. Après de multiples candidatures, la concession d’Aulus est accordée en 1835 à Lecour. Quelques prospections qui emploient quelques ouvriers sont effectués aux Argentières et à Laquorre sans grand résultats.

Oscar de Bardies relance l’exploitation vers 1857 : il installe un bocard à Oust et ouvre les galeries dans le site des Argentières et de Laquorre ou un affleurement de blende a été découvert en 1858, Les résultats sont semble t-il médiocres et cessent après quelques années d’exploitation,

La concession passe dans les mains de Charle Laurent en 1863, De 1864 à 1866, il fait exploiter un ancien travers bancs d'exhaure à Castel-Minier. Le site est ensuite à nouveau abandonné.

Ancienne galerie ou passage pour mineurs sur le site de Castel-Minier
L'entrée du passage ci-dessus

Gustave Vieira et la Vieille Montagne.


En 1870, l’ingénieur des Mines Gustave Vieira reprend les deux concessions pour le compte de l’Union Métallurgique, puis à titre personnel. Il modernise l’exploitation et reconnaît les anciens ouvrages médiévaux. À la fin du XIXeme siècle, la Société de la Vieille Montagne rachète le site et extrait la blende laissée par les mineurs médiévaux. Ces travaux se poursuivent jusqu’au début du XXeme siècle, notamment à la mine des Raspes.

En 1873, le bocard 'Oust est vendu. La concession d'Aulus passe dans les mains de Jules Despêcher en 1875 puis dans celles de banquiers suite à des problèmes juridiques et de créances.

Entrée de galerie sur le site de Castel-Minier
Entre 1888 et 1892, des travaux d'exploration et quelques exploitations sont entrepris à Raspe et à dans la partie sud du site de Castel-Minier. Quelques tonnes de galène et de blende sont extrait des deux sites avant d’être a nouveau abandonnés en 1893.

Le XXeme siècle et l’héritage archéologique.

Quelques travaux d’exploitation du minerai de plomb et de zinc délaissé au moyen age sont entrepris en 1920 avant un arrêt définitif des travaux.

Les vestiges, puits, meules, fours, scories, ruines du Castel-Minier, demeurent en place et sont en partie encore visibles de nos jours.

Sur le site de Castel-Minier, autour des zones d’extraction, se trouvent les ateliers de préparation du minerai et une fonderie de plomb et d’argent. Sur la rive opposée, les fouilles ont permis de mettre en évidence l’existence d'un village avec son église, une tour ainsi que des habitations.

La production totale d’argent est estimée à 40 tonnes.

Références

Les mines de plomb argentifère et zinc d'Aulus-les-Bains. Claude Dubois in Archéologie du Midi Médiéval. Tome 17, 1999, pp. 187-211

 









mercredi 12 mars 2025

Carrière de marbre du Mailh-Blanc

 La carrière de marbre du mailh Blanc est une des nombreuses carrières du secteur situé sur les communes de Marignac et Saint-Béat. Elle est située à l'est de la commune de Marignac, sous le sommet secondaire nommé mailh Blanc.


La carrière de griotte métamorphisée fut exploitée dès l'époque Gallo-Romaine, à partir du 1er siècle et jusque dans les années 1930. Elle fournissait un marbre de 3 coloris : rouge, gris et blanc.

 

Stries du marbre

Entre les blocs de marbre

Ces marbres ornent de nos jours de grands monuments tels que l'église St-Sernin à Toulouse, les bassins de Versailles et quelques monuments en Italie.

 

Les blocs étaient acheminés par funiculaire jusqu'au quai de déchargement situé non loin de la chapelle Saint-Martin puis évacués par train puisqu'il existait une gare à Marignac.

 

Pour visiter le site du village de Marignac, il faut remonter la route jusqu'à proximité de la chapelle Saint-Martin puis monter au mailh Blanc en suivant le sentier Thurifère balisé en jaune.

 

Autour de Saint-Béat, la société Onyx et Marbres Granulés SA, crée en 1934 continue de nos jours à exploiter neuf carrières de marbres de différentes couleurs.

la plaine de Saint-béat du mailh Blanc

 

mardi 23 mai 2023

Téléphériques et train à crémaillère de Lourdes

Lorsque Berdadette Soubiron voit la Vierge pour la première fois le 11 février 1858, elle n'imagine surement pas qu'elle va durablement changer la vie des habitants de la région Lourdaise. Ces visions et la construction d’une basilique décidée par l’évêché de Tarbes, vont entraîner la venue de nombreux pèlerins à Lourdes. Avec l'arrivée du chemin de fer à Lourdes le 9 avril 1866, l'affluence des pèlerins et des touristes ne va pas cesser de croitre.

Lourdes va devenir le centre d'un réseau ferroviaire permettant de désenclaver les vallées Pyrénéennes. La voie ferrée reliant Lourdes à Pierrefitte par Argelès-Gazost est inaugurée en 1871. Si son but est essentiellement industriel puisqu'il s'agit de desservir la grande mine de Pierrefitte, elle permet également de développer le tourisme et le thermalisme.

C'est dans ce contexte que de nombreux projets, destinés à capter la manne financière apportée par les touristes dont le niveau de vie est élevé, souvent liés à la découverte des Pyrénées, vont voir le jour..

Lourdes vue du Béout

Le Pic du Jer

Le projet de relier Lourdes au sommet du Pic du Jer par un train à crémaillère est retenu. Son concepteur, l'ingénieur Chambrelent créé la Compagnie du Funiculaire du Pic du Jer et obtient en 1898 de la ville, une concession de 75 ans pour la partie haute du sommet et des terrains nécessaires aux travaux.

Gare de départ au sud de Lourdes
 

Les travaux commencent en août 1898. La gare de départ, située à l'altitude de 420 m, est construite à la sortie sud de la ville. Elle est reliée au centre de Lourdes par un tramway. Un téléphérique provisoire est construit pour faciliter la construction de la voie ferrée et de la gare d'arrivée en parallèle. A la fin des travaux, il sera démonté.

Gare d'Arrivée

 La longueur de la voie, unique, est de 1120 m. Elle passe à travers deux tunnels situés juste après le départ et juste avant l'arrivée. Vers la mi-parcours, un viaduc d'une longueur de 127 m permet le croisement du wagon montant et du wagon descendant. La pente moyenne est de 40% pour un dénivelé de 473 mètres. La capacité de chaque wagon est de 80 personnes.


Train à crémaillère au niveau du viaduc de croisement

La gare d'arrivée, située à l'altitude de 890 m, est construite sous le sommet situé lui à 951 m. Un sentier bien tracé permet d'y accéder et jouir d'une belle vue sur la chaine des Pyrénées.

Gare d'arrivée du train à Crémaillère

La proximité du gave et des centrales hydroélectrique de Lugagnan et de Vizens facilite l'alimentation électrique des deux wagons.

Les travaux se terminent en décembre 1899. Le funiculaire est  mis en service au mois de mai 1900 et inauguré le 17 juin. Il est alors le deuxième funiculaire électrique construit en France après celui des Mont-Dore en Auvergne.

En 1900, une grande croix en fer est ajoutée au sommet.

Le train entre en gare

 En 1935 la connexion au réseau de la microcentrale du moulin de Latour à Soum de Lanne apporte un supplément électrique au funiculaire.

Au début des années 50, la fréquentation annuelle moyenne est de 250 000 personnes. Elle descend ensuite à environ 120 000 personnes. La montée prend 12 minutes.

En 1954, le moteur Bell d'origine est remplacé par deux moteurs Alsthom de plus grande puissance pour le trajet et d'un second moins puissant pour faciliter les manœuvres de départ et d'arrivée. Les wagons ainsi que leur système de frein et d'entrainement sont rénovés.

En 1989, l'électricité est directement fournie par EDF.

A la fin de la concession donnée à la Compagnie du Funiculaire du Pic du Jer, Lourdes reprend les installations en régie municipale quelques années avant d'accorder en 1996 une nouvelle concession à Sopygest, une filiale de l'entreprise Transmontagne. 

A partir de 1995, les installations sont entièrement rénovées avec notamment l'installation d'un nouveau moteur Italien de la marque Sicme Motori et la rénovation des câbles. Les travaux vont durer deux ans. A l'issue de cette modernisation, la durée du trajet passe à 7 minutes.

Sommet du pic du Jer

Toutefois, avec le nombre de visiteurs en baisse, autour de 80000 par an, l'activité n'est plus rentable. La société est placée en liquidation judiciaire en 2007.

La municipalité de lourdes récupère les installations. La communication autour du site et les activités autour du restaurant et de la gare d'arrivée sont modernisées. Au sommet la table d'orientation Ledormeur est restaurée. Pour gérer les activités sportives, un sentier de randonneur et diverses pistes de VTT sont aménagés.

En 2019, les activités sont à nouveau offertes à concession. Le choix se porte sur la société EDEIS.

Il est possible de monter au pic du Jer à pied. Le sentier pour marcheurs, démarre juste à gauche de de la gare du funiculaire et rejoint la gare supérieure puis le sommet. Un bon sentier permet alors d'atteindre le sommet qui laisse une impression de vétusté.

Pic du Jer vu de la gare d'arrivée du téléphérique du Béout

Le Beout

Dès 1898, Monsieur Pèlerin conçoit le projet d'équiper le mont du Béout (792 m), situé juste au sud de Lourdes, d’un téléphérique. Les travaux, retardés notamment par les deux guerres mondiales débutent en 1930 et se terminent en 1944.

Le Béout et la gare d'arrivée du téléphérique vu du pic du Jer

La gare de départ se situe alors sur la route d'Argelès. La gare d'arrivée est implantée un peu plus bas et à l'est du sommet, à 719 m d'altitude. Elle offre un magnifique panorama sur la plaine de Tarbes, la vallée d'Argelès et les sommets des alentours. Divers sentiers permettent de se promener sur le versant sud de la montagne, pour par exemple, aller visiter un immense gouffre aménagé un peu plus bas ou rejoindre le sommet du Béout ou fut installé à l'époque, une immense étoile éclairée une partie de la nuit.

Gare d'arrivée du Béout en 2021

Le téléphérique, d'une seule portée et d'une longueur de 1314 m, était actionné par un petit moteur de 125 chevaux permettant aux deux cabines de 40 places chacune de faire l'ascension en 6 minutes environ. Les cabines sont changées en 1951, les moteurs en 1960.  Le téléphérique va fonctionner jusque dans les années 1990. Les normes de sécurité rendant le coût de mise aux normes trop élevés, l'activité cesse. Les téléphérique et les câbles sont démontés en 2000. Dès lors, la gare d'arrivée, livrée au vent et aux dégradations humaines, va servir d'abris aux moutons…

Arrivée du téléphérique du Béout

Le massif offre diverses possibilités de courtes randonnées Il est possible d'effectuer  une boucle à partir du village d'Ossen au sud bien que les possibilités de garer une voiture soient limitées. Du village, prendre le sentier menant à la croix de Hausat puis celui permettant de monter à l'ancienne gare d'arrivée du téléphérique et rejoindre ensuite le sommet. Continuer par la crête en direction du  Turoun d'Esplat puis rejoindre le GR101 au bord du gave de Pau qui ramène à Ossen.

Gare d'arrivée du téléphérique du Béout

 

Le Pibeste

Le pic du Pibeste est une montagne située au sud du Béout, entre les villages d'Ouzous au sud de la montagne et Ossen au nord. Son sommet est situé à une altitude de 1349 m. La vue sur toute la région et les chaine frontière y est remarquable.

Argelès-Gazost vu du Pibeste

Le 20 septembre 1912, Jules Peyrafitte écrit au maire d’Agos, Mr Galau pour lui demander de lui louer le sommet du Pibeste. Il a l'idée de construire au sommet de la montagne, un hôtel relié à la ville d'Argelès par un téléphérique. Le projet n’aura pas de suite avec le déclanchement de la 1ere guerre mondiale.
20 ans plus tard, Armand Soubirous, médecin, peintre, Pyrénéiste et originaire d’une grande famille de Lourdes propose de créer une route carrossable à péage jusqu’au sommet du Pibeste. Le projet est également abandonné par manque de rentabilité.
Gare d'arrivée du téléphérique du Pibeste

En 1933, Armand Soubirous propose à nouveau de construire un téléphérique pour accéder au sommet. Sa proposition est accueillie favorablement. Il obtient de  la commune d'Agos-Vidalos un bail de 99 ans et crée la Société Anonyme Lourdaise du Téléphérique d’Agos-Pibeste, la SALTAP.

Dès lors, malgré quelques difficultés administratives, le sommet du Pibeste appartient en effet à plusieurs communes, qui mettront quelques années à se résoudre, les travaux peuvent commencer.

La gare inférieure est située sur la commune d'Argos-Vidalos, un peu au nord du village sur la D921, au-dessus de la base de loisir du Lac Vert et à proximité d'une carrière. Elle apporte l'électricité nécessaire au fonctionnement du téléphérique soit 15000 volts.

Le contrat de construction du téléphérique est attribué à la société Heckel de Sarrebruk pour  un coût de 1140000 F. Elle va construire un téléphérique à double voie avec un câble porteur réalisé par la société des Tréfileries et Câbleries de Bourg en Bresse. L'ensemble soutient les deux cabines qui fonctionnent en parallèle.

La gare supérieure, construite sur un escarpement rocheux est construite sur plusieurs étages contenant un bar restaurant, la machinerie, le logement du gérant et la station d'arrivée du téléphérique. Le bâtiment est couvert d'une terrasse agrémentée d'une petite tour à mâchicoulis.

Gare d'arrivée du téléphérique du Pibeste
Les travaux qui vont durer 11 mois. Le sommet est ouvert au public au début de mois de Septembre 1935. Chaque cabine, peinte en rouge, emporte 20 passagers. Le trajet est effectué en 8 minutes. L'exploitation fonctionne de Pâques au mois d'octobre.
En 1941, un sentier de promenade est créé autour de la gare d'arrivée par les chantiers de la jeunesse. En 1946 l'aller-retour en téléphérique coute 20 Francs.
Terrasse panoramique du Pibeste

Le téléphérique fut exploité de 1934 à 1969. Il cessa pour des raisons de cout de rénovation trop élevés.

Un  projet en réouverture fut étudié il y a quelques années. Evalué à 15 million d'€, il  prévoyait la réouverture au public avec la création d'un refuge et d'un bar-restaurant panoramique. Actuellement, il semble mort-né.

A noter, l'existence d'une brochette historique réalisée par Mr Henri Larricq et Jean-Pierre Ninin-Barus à disposition à la mairie d'Agos Vidalos.

Pibeste vu du pic du Jer


L'ascension du Pibeste est une randonnée à faire absolument dans le secteur d'Argelès-Gazost. Au départ de Ouzous (550 m), prendre le sentier découverte qui nous amène au travers d'un passage dans le belle forêt en 1 heure 30 à deux heures et somme. Il est également possible de partir d'Agos ou de Ségus côté nord. 

Pibeste vu du Béout

 

lundi 14 février 2022

Le dernier vol du F-ZBBU

La conception du Douglas DC-6 remonte à la deuxième Guerre mondiale, afin de répondre à une demande pour un avion de transport militarisé à long rayon d’action. Le prototype vola en février 1946. Bien que commandé par l'U.S. Army Air Forces, l'avion fut principalement utilisé en tant qu’avion de transport civil. A son entrée en service, en 1947, c’était un avion moderne avec une cabine pressurisée pouvant recevoir jusqu’à 68 passagers pour un équipage de trois ou quatre personnes. En 1949 apparut la version DC-6A destinée au transport de fret. Elle était plus longue que la précédente et dotée de moteurs Pratt & Whitney R-2800-CB17 Double Wasp plus puissants. Quelques-uns de ces avions furent convertis en transport de passager sous la référence DC-6C. Le DC-6B vola pour la première fois en janvier 1951. Il avait une capacité maximale de 110 passagers. Très rentable, il fut la variante la plus construit jusqu’en 1958. L’apparition du Boeing 707 rendit obsolète ce type d’avions qui constituèrent leurs carrières sous d’autres couleurs. Au total, un peu plus de 700 exemplaires furent construit.

Dérive du DC-6B détachée des restes de l'avion

Disponibles, fiables et peu chers à l’achat, certains d’entre eux vont connaitre une seconde vie et être transformés en bombardiers d’eau à partir des années 1970. En France, c’est la société UTA, aujourd’hui disparue, qui est chargée des opérations de transformation. Elle ajoute à l’avions un kit démontable, en position ventrale pouvant contenir jusqu’à 12 tonnes de produit retardant. Un système d’injection d’eau au décollage est également ajouté afin d’augmenter la puissance disponible au décollage.

Détails de la soute avec des traces du produit retardant

Après avoir loué un tel avion en 1977, la Sécurité Civile va en acheter 5 entre 1980 et 1990. Le premier acheté arrive en 1980. Il porte l’indicatif Pélican 63. Le suivant, Pélican 64, immatriculé F-ZBBU arrive à Marignane en mai 1982. Construit en 1955, l’avion va connaitre diverses affectations avant d’être transformé en bombardier d’eau en 1977.
Restes de la partie arrière du DC-6B

Le 19 juillet 1986, un incendie se déclenche dans le massif des Albères. Attisé par la Tramontane, il devient vite incontrôlable et finira par ravager 28000 hectares de la forêt sur les deux flancs du massif. En fin de matinée, Pélican 64 est appelé en renfort. Arrivé aux alentours du village de Cantallops, sur le versant sud du massif, l’avion s’engage à basse altitude pour effectuer un largage de produit retardant.  Plaqué au sol par des vents violents, l’appareil alourdi par ses 12 tonnes d’eau ne peut redresser et s’écrase au pied du pic Llobregat. Tous les membres de l’équipage, le pilote Jean-Pierre Savenet, le copilote Jacques Ogier et les mécaniciens navigants Jacques lebel et Roland Denard sont tués.

Partie arrière du DC-6B

Le 21 septembre 1986, une cérémonie en hommage aux victimes se déroule sur le lieu du drame. A cette occasion une stèle de marbre noire rappelant le sacrifice de l’équipage est scellée sur un rocher, face à la carcasse de l’avion.

Une des deux stèles rappelant l'accident et le sacrifice de l'équipage
 

Il n’y aura plus de bombardier d’eau Douglas DC-6B en France à partir de 1990. Ce type d’avion sera remplacé par une version adaptée du célèbre Lockheed C-130 Hercules qui connaitra également un accident dramatique en septembre 2000. Actuellement le segment de bombarder lourds est occupé par les 2 Dash 8Q-400 MR.

Débris d'un des 4 moteurs Pratt & Whitney