La conception du Douglas DC-6 remonte à la deuxième Guerre mondiale, afin de répondre à une demande pour un avion de transport militarisé à long rayon d’action. Le prototype vola en février 1946. Bien que commandé par l'U.S. Army Air Forces, l'avion fut principalement utilisé en tant qu’avion de transport civil. A son entrée en service, en 1947, c’était un avion moderne avec une cabine pressurisée pouvant recevoir jusqu’à 68 passagers pour un équipage de trois ou quatre personnes. En 1949 apparut la version DC-6A destinée au transport de fret. Elle était plus longue que la précédente et dotée de moteurs Pratt & Whitney R-2800-CB17 Double Wasp plus puissants. Quelques-uns de ces avions furent convertis en transport de passager sous la référence DC-6C. Le DC-6B vola pour la première fois en janvier 1951. Il avait une capacité maximale de 110 passagers. Très rentable, il fut la variante la plus construit jusqu’en 1958. L’apparition du Boeing 707 rendit obsolète ce type d’avions qui constituèrent leurs carrières sous d’autres couleurs. Au total, un peu plus de 700 exemplaires furent construit.
Dérive du DC-6B détachée des restes de l'avion |
Disponibles, fiables et peu chers à l’achat,
certains d’entre eux vont connaitre une seconde vie et être transformés en
bombardiers d’eau à partir des années 1970. En France, c’est la société UTA,
aujourd’hui disparue, qui est chargée des opérations de transformation. Elle
ajoute à l’avions un kit démontable, en position ventrale pouvant contenir
jusqu’à 12 tonnes de produit retardant. Un système d’injection d’eau au
décollage est également ajouté afin d’augmenter la puissance disponible au
décollage.
Détails de la soute avec des traces du produit retardant |
Restes de la partie arrière du DC-6B |
Le 19 juillet 1986, un incendie se déclenche dans
le massif des Albères. Attisé par la Tramontane, il devient vite incontrôlable
et finira par ravager 28000 hectares de la forêt sur les deux flancs du massif.
En fin de matinée, Pélican 64 est appelé en renfort. Arrivé aux alentours du
village de Cantallops, sur le versant sud du massif, l’avion s’engage à basse
altitude pour effectuer un largage de produit retardant. Plaqué au sol par des vents violents,
l’appareil alourdi par ses 12 tonnes d’eau ne peut redresser et s’écrase au
pied du pic Llobregat. Tous les membres de l’équipage, le pilote Jean-Pierre
Savenet, le copilote Jacques Ogier et les mécaniciens navigants Jacques lebel
et Roland Denard sont tués.
Partie arrière du DC-6B |
Le 21 septembre 1986, une cérémonie en hommage aux victimes se déroule sur le lieu du drame. A cette occasion une stèle de marbre noire rappelant le sacrifice de l’équipage est scellée sur un rocher, face à la carcasse de l’avion.
Une des deux stèles rappelant l'accident et le sacrifice de l'équipage |
Il n’y aura plus de bombardier d’eau Douglas DC-6B en France à partir de 1990. Ce type d’avion sera remplacé par une version adaptée du célèbre Lockheed C-130 Hercules qui connaitra également un accident dramatique en septembre 2000. Actuellement le segment de bombarder lourds est occupé par les 2 Dash 8Q-400 MR.
Débris d'un des 4 moteurs Pratt & Whitney |
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