mardi 13 février 2018

Front du Pallars, 1938


Contexte historique

Depuis la tentative coup d’état par le général Franco le 28 Juillet 1936, l’Espagne est en guerre contre elle-même. Le gouvernement légal républicain isolé sur la scène internationale et dont l’armée a été renforcé par du matériel Russe acheté à prix d’or et par les combattants des brigades internationales, tente de reprendre le contrôle des zones sous contrôle du général rebelle Franco, qui est aidé directement par les dictateurs Hitler et Mussolini. Il conquiert de manière méthodique chaque région restée sous contrôle de la république, notamment la Navarre au début de 1938.
Paysage du Pallars avec au premier plan le lac de Sant Antoni. Au second plan de gauche a droite, les montagnes de Pessonada, Carreu et Sant Corneli
Le 7 Mars 1938, l’armée franquiste déclenche une vaste offensive sur un front allant de Teruel jusqu’aux Pyrénées. L'armée de la république, affaiblie par la bataille de Teruel et mal équipée, résiste comme elle peut ; mais le courage des combattants ne suffit pas. Le front est vite percé et l’avancé des nationalistes vers le nord et l’est rapide. La 43eme division républicaine se replie dans la région de Bielsa tandis que le reste de l’armée évacue les vallées Aragonaises jusqu’au val d’Aran, permettant aux troupes franquistes de se rapprocher de la Catalogne. Plus au sud, elles atteignent la mer le 15 avril en entrant à Vinaroz. Le territoire resté sous contrôle républicain est définitivement coupé en deux, la Catalogne d’un côté et la région centre avec Madrid de l’autre. Dans les Pyrénées les forces Franquistes atteignent le Pont de Montañana le 3 avril. Elles rencontrent une vive résistance et, après deux jours de combats, elles réussissent à prennent la ville.

La guerre arrive dans le Pallars

Le 5 Avril 1938, l’armée de Navarre constitué des 61eme, 62eme et 63eme divisions commandées par le général José Solchaga Zala passe le port de Montllobar et entrent dans le Pallars Jussà.
Tour de Montllobar au dessus du col portant le même nom
Les troupes républicaines ne peuvent résister et reculent. L’armée franquiste occupe rapidement les petits villages de Sant Adrià, Claret, Puigverd, Fígols de Tremp et Talarn. Face à la vétusté des routes, l'avance se fait à pied, le ravitaillement est éffectué à dos de mulets. L'avance continue sans opposition. l'armée franquiste traverse la Noguera-Pallaresa et s’empare de la centrale hydraulique et du le roc de Neret sur la rive gauche du lac de Sant-Antoni. Le lendemain, 7 Avril, Tremp et la Pobla de Ségur sont occupées. Plus bas, la 61eme division reçoit l'ordre de s'emparer des lacs de Camarasa et San Lorenzo.
La Pobla de Segur
Les unités franquistes vont alors continuer leur progression sur plusieurs axes. Une petite colonne part occuper la centrale hydroélectrique de Capdella dans le Vall Fosca. La 63eme division prend la route du col de la Bonaigua vers le nord. Malgré l’opposition de la 134eme brigade mixte qui défend l’accès, les villages le long de la route vont être occupés sans grande opposition : Gerri de la Sal, Baro, Sort (le 12 avril), Llavorsí, Esterri d'Àneu (le 15 Avril).
Guerri de la Sal
En même temps, les franquistes s’installent sur quelques positions stratégiques sur les hauteurs de la rive gauche de la Noguera Pallaresa. Le 20 Avril, le Val d'Aran est atteint ainsi que la frontière française au pont du Roi. La veille, les troupes de la 134eme brigade mixte avaient évacuées la région en passant en France par le Pont du Roi. Quelques jours plus tard, elles reviennent en catalogne pour être réorganisées à Figueras. De Llavorsi, les troupes franquistes poussent une reconnaissance vers le vall Ferrera mais par manque de troupes, ne s’implantent pas dans la vallée. Ainsi, les villages de Tirvia, Burg et Farrera repassent aux mains des Républicains le 19 Avril.
La seconde colonne va occuper toute la zone sud jusqu’au sud du pas de Terradets et faire sa fonction avec les forces de la 61eme division du corps d'armée de Navarre qui arrive du vall d'Ager. Cette seconde colonne occupe également quelques positions sur la route du coll de Comiols. Le 9 Avril, les troupes franquistes occupent Vilamitjana, Suterranya, Figuerola d’Orcau, Aransas et Sant-Serni. Le 10 Avril, de nouveaux villages sont pris : Orcau, Basturs, San Salvador de Toló, Sant Miquel de la Vall et Sant Martí de Barcedana. Des positions défensives sont constituées dans les montagnes de Sant Corneli, la Serra de la Campaneta et le Mont De Conques à partir du 12 avril. 
Centrale hydroélectrique de Terradets. Les centrales de Terradets et de Sant Antoni furent bombardées par l'aviation franquiste en 1937 et 1938 occasionnant quelques semaines d'arrêt dans leur fonctionnement
Entre le 2 et le 15 avril, 700 réfugiés des batailles d’Aragon ou habitants la vallée fuient la région et, passant principalement par les cols de Salau et de Marterat, et certains par le col de Boet, arrivent en Ariège. Ils seront dirigés dans des centres d’hébergement. Ils fuient la répression qui s’abat sur les villages occupés par les franquistes. L’armée et la police vont de maison en maison à la recherche des rebelles, des « rouges » qu’il faut éliminer. La région de Tremp compte 67 victimes, principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées, qui sont bien souvent dénoncées par vengeances et non pour leur conviction politiques. Les plus marqués politiquement sont partis ou combattent dans les rangs de l’armée républicaine. Le général Antonio Sagardi Ramos va devenir célèbre pour sa cruauté et sera connu comme le bouché du Pallars.
Montsec de Rubies (au fond), serra de Cucuc (un peu à gauche) et serra Campaneta (à droite) vu du col des Comiols
Pendant ce temps, Lleida, bombardée, tombe le 3 Avril malgré une résistance héroïque. Plus au nord, les troupes franquistes de l’armée d’Aragon s’emparent de Camarasa et des usines hydrauliques du lac de Camarasa. Le 10 avril, les franquistes traversent la rivière Sègre et occupent une tête de pont à proximité de Balaguer. Ils vont réussir à s’y maintenir malgré une contre-attaque républicaine lancée le 12 avril.
Plus au nord, dans le Pallars, quelques renforts arrivent à partir du 17 avril d'effectuer. les jours suivant ces troupes vont contre-attaquer, dans diverses zone de la région : en serra de Cucuc, dans la région de l'ermitage d'Espia, autour de la Rocalta, sur les monts de Conques ou sur l'ermitage de Biuse mais sans succès.
Le 10 Mai, nouvelle contre attaque républicaine dans le secteur de l'ermitage  de Biuse. Cette fois-ci, les combattants réussissent à chasser les trpupes franquiste du col de Serelles et de la côte 2001 du bosc de Peguera.
En quelques jours et avec peu de pertes, l'armée franquiste a réussi à occuper presque toute la région du Pallars et surtout a pris le contrôle des usines hydroélectriques dont la production d’électricité va cruellement manquer à Barcelone dans son effort de guerre. Les troupes nationalistes ne profitent pas de cette avancée et restent sur les positions. Franco ordonne à ces troupes d’obliquer vers le sud en direction de Valence et la Méditerranée. Dans le Pallars, les deux armées se font maintenant face à peu de distance.

 Le front se stabilise

Après ce désastre, l'armée républicaine va être complètement réorganisée et rééquipée avec du matériel soviétique. Pour compléter les effectifs des unités combattantes qui ont fondues, les jeunes recrues de la classe 1941, qui ont à peine 18 ans, parfois moins, sont appelés. Cette classe d’âge va être appelée «Quinta del Biberó». Des réservistes plus âgés sont également appelés. Tous ne répondent à l‘appel. Certains préfèrent se cacher dans des grottes, par exemple en serra de Carreu.
Le Xeme corps d’armée se déploie dans la région de Sant Joan de l’Erm pour défendre l’accès à l’Alt Urgell. Il est commandé par le colonel José Perea Capulines depuis la Seu d’Urgell. Il est composé des 24eme, 31eme et 34eme divisions composées chacune de 3 brigades mixtes.
Le XIeme corps se déploie dans la plaine de  Conca Dellà. Il est commandé par lieutenant-colonel Francisco Galán depuis Bóixols. Il est composé des 26eme, 30eme et 32eme divisions.
Bunker de la Serrana


Ces deux corps sont composées de troupes hétérogènes et sous équipées, notamment en mortiers et mitrailleuses par rapport aux unités franquistes qui leur sont opposées. Si certaines unités comme la 26eme division, formée des restes de la célèbre brigade Durruti sont expérimentés, la valeur combattante de certaines autres unités, mal formée est faible. Malgré les efforts pour compléter les effectifs toutes les brigades mixtes n’atteignent pas leur effectifs théorique de 4000 hommes. En outre, l’artillerie républicaine et son aviation sont largement inférieures en quantité à ce que l’armée franquiste peut leur opposer.
 
L’armée franquiste va profiter de ces quelques semaines de calme pour renforcer ses postions défensives. Les unités du génie vont creuser tout un réseau de tranchées et de nids de mitrailleuses, protégées par des barbelés et améliorer les communications entre le front et les centres logistiques. L’armée de la république, avec des  moyens plus limités fait de même. Au début du mois de mai 1938, la limite sud du front du Pallars est fixée dans la sierra de Montsec. Les franquistes occupent des positions allant du hameau de Rúbies au tossal de Mirapallars (1668 m) en passant par la portella Blanca ou l’on trouve quelques positions défensives, tranchées ou murs de protection. 
Hameau de Rúbies
A l’est du massif, le sommet de la Roca Alta (1437 m) est contrôlé par les anarchistes de la 26eme division anciennement connue sous le nom de colonne Durruti. Cette position permet de contrôler le défilé du Desferrador qui permet de passer dans la comarque de la Noguera par la petite route de Vilanova de Meja.
Bunker au sommet de la Roca Alta. Au loin, on distingue la sierra de Campaneta
De l’autre côté du défilé, le sud de la sierra de Cucuc est aux mains des républicains. De nombreuses tranchées sont creusées jusqu’au sommet.
Poste de contrôle du défilé du Desferrador dans la sierra de Cucuc
Un peu plus à l’est ils occupent la sierra de la Casilla et l'ermitage de Bonrepos qui fait office de poste de commandement. Une seconde ligne de défense est construite en sierra des Comiols qui est stratégique car la meilleure route par aller de Tremp à Artesa de Sègre passe par col des Comiols. Ce secteur est donc rempli de points défensifs. Sous le col, à Benavent de la Conca, est installée la seule position d’artillerie de la vallée. La route menant du col à Tremp, l’actuelle L-911 est détruite dans certains secteurs et minée dans d’autres.
Ermitage de Bonrepos
Du tossal de Mirapallars, la ligne de défense franquiste descend sur l’Hostal Roig puis remonte sur la partie nord de la sierra de Cucuc dant le point le plus élevé, qui culmine à 1177 m, est fortifié par de nombreuses tranchées et postes de tirs.
Reste de tranchées franquistes en sierra de Cucuc à proximité de la côte 1177
Le sommet de la serra de Campaneta est aménagé pour recevoir des pièces d’artilleries. La ligne de défense franquiste, occupée par le 9eme bataillon du régiment d’infanterie « Zamora » continue vers le village de Sant Salvador de Toló puis remonte sur les hauteurs des petits massifs de Porreró et Carreró et traverse ensuite le rio de Conques pour rejoindre le village de Conques puis Sant-Romà d’Abella en première ligne du dispositif.
Conques
Si les villages sont protégés par des tranchées et les routes d’accès dotés de murs anti-chars, la nature du terrain, la plaine de la Conca Dellà oblige l’état major franquiste à organiser une défense en profondeur. Un peu plus au sud-ouest, la sierra de l’Obacs sert de poste d’observation. Des pièces d’artilleries sont installées au sommet du Capolat d’Aransis à 1139 m. Bien situées, elles bloquent la route de Tremp au coll des Comiols. Une ligne de défense secondaire est installée à un kilomètre à l’est de Figuerola d’Orcau dans la zone dite de la Serra et sur le serrat de Peleu pour protéger la route.
Bunker dans la zone de la Serreta. Au second plan Figuerola d'Orcau et le mont de Conques
Juste au-dessus de Conques, le mont de Conques est fortifié avec des tranchées et des nids de mitrailleuses, y compris dans sa zone la plus basse autour de l'ermitage des Esplugues.
Ermitage des Esplugues
C’est le secteur clé de sa défense franquiste. Il est occupé par le 12eme bataillon du régiment d’infanterie de Saragosse. Le village de Basturs est occupé par un bataillon du régiment de Ceriñola.
Isona
En face, la seule ville sous contrôle républicain est Isona. Elle est occupée par des compagnies entières de soldats républicains, principalement de la 142eme brigade mixte mais également d’autres unités des 26eme et 32eme divisions. La majeure partie de la population a été évacuée vers l’arrière. Abbella de la Conca est également occupée par des soldats républicains. 
Abella de la Conca
De Sant-Romà d’Abella, la ligne de défense franquiste monte vers le sommet de la montagne de Sant Corneli et l’arête est appelée Costa Gran ou sont positionnés des soldats franquistes. Sant-Corneli est la clé de voute de la défense franquiste autour de Tremp. Le sommet de la montagne est protégé par deux lignes de tranchées avec barbelés ainsi que par des postes avancés dans le flanc sud et sud-est de la montagne. Au pied de la montagne, le village d’Orcau a été transformé en fortin et le vieux château situé au-dessus doté de nids de mitrailleuses.
Fortification sur la montagne de Sant-Corneli surveillant Costa Gran
Tranchées franquistes à Sant-Corneli. Au loin, on distingue le lac de Sant Antoni et la Pobla de Segur
Passé Sant Corneli, la cime del turó située juste à l’est du petit hameau de Vilanoveta est fortifiée pour empêcher le passage entre Conca de Dalt et la vallée de Carreu. 
Fortification bétonnée de Vilanoveta face au vall de Carreu

Tranchée bétonnée à Vilanoveta
La ligne de front rejoint le village de Pessonada occupé par les troupes franquistes. Les troupes du génie ont amélioré la piste qui permet de rejoindre la Pobla de Ségur. Dans la serrat de Pessonada, un observatoire a été installé au sommet de la Rocalda (1489 m) avec des tranchées pour le protéger.
Sommet de la Rocalda avec l'observatoire protégé sous le sommet
Il permet de surveiller la vallée de Carreu et l’accès à la montagne de Sant-Corneli. Dans l’abri aménagé sous le sommet, on trouve une plaque commémorative de la bataille gravée par les hommes du 140eme bataillon du régiment de San-Marcial.
Plaque commémorative de la bataille. On distingue difficilement : "1938 Ano triunfal, batallon de las Navas. Saludo a Franco, arriba Espana"
Plaine de Vilanoveta et Sant Corneli au second plan
Les premières tranchées républicaines se situent à moins d’un kilomètre vers l’est, au pic Fredo. Les républicains occupent également le hameau d’Herba-Savina d’où de mauvaises pistes permettent de communiquer avec Organyà dans la province d’Urgell. 
Tranchées franquistes à la Rocalda. Les tranchées républicaines étaient situées au niveau du sommet situé au second plan
La ligne de front descend dans le village d’Hortoneda donc l’accès a été également facilité en améliorant l’état de la route. Toutes les unités franquistes qui défendent ces positions appartiennent à la 63ème division, celle du général Tella basé à La Pobla de Ségur.
Laissant à l'est la Sierra Boumort occupée par les troupes républicaines de la 94eme brigade mixte, la ligne défense franquiste descend sur les hauteurs de la forêt de Llania puis traverse une zone tourmentée, composée de forêts et de vallées profondes et de quelques sommets utilisés comme observatoire, pour arriver à la position isolée de la torre de Senyùs où des tranchées ont été creusées. Elle traverse ensuite le vallon de la torre de Senyùs et arrive au cap de Roques de Solduga (1533 m)  Une position défensive est établie autour de l’ermitage d’Esplà. La piste forestière a été refaite par les troupes du génie pour y accéder facilement. L’ancien chemin magnifique mais difficilement utilisable pour de déplacements rapide passe au-dessus de l’espluga de Cuberes qui fut habité jusqu’à la fin de la guerre. Les républicains occupent quelques sommets utilisés comme observatoire mais surtout la sierra de Cuberes défendue par de nombreuses tranchées notamment au col de Passavent et au cap del Solà de la Coma d’Orient (1917 m).
Ermitage d'Espià

Quelques troupes franquistes devaient occuper les villages perdus de Bresca, Useu et Baen. Au sommet de la serra des Corrotes, certaines sources font état de positions d’artilleries. Plus haut, ils occupent diverses positions dans la sierra de Bovet où l’on trouve des fortifications : murs de protection, bunkers, tranchées.
Tornafort
Leur système défense descend sur Tornafort puis Vilamur. Ce village est placé sur la piste stratégique qui permet de passer de Sort à la Seu d’Urgell en passant par le port del canto. Les défenses sont renforcées par plusieurs casemates pour armes automatiques reliées entre elles par un réseau de tranchées et entourées de barbelés.
Casemate à Vilamur
Intérieur d'une casemate. On peut noter la cheminée à gauche et le bois utiliser
Détail des postes de tir d'un d'une casemate de Vilamur. Elles furent assemblées à l'aide de pierre et de mortiers
Tornafort vu d'une casemate de Vilamur
Dans ce secteur, les soldats républicains occupent grossièrement une ligne allant de l’ermitage Sant-Serni de Buseu à Sant Sebastià de Buseu en passant par la serra de Gavarnent dont le sommet, le tossal de Puial qui culmine à 1914 m est fortifié par diverses tranchées ainsi que le le col de Llitimoll et le sommet secondaire des Pantalles. La piste entre Taus et Buseu est refaite pour améliorer le ravitaillement. Leur ligne de défense part vers le nord-est en passant par le sommet de Sant-Quir, renforcé par des tranchées, puis la sierra de Freixa et descend dans le village de Llagunes à environ 3 km de Vilamur. Dans le hameau de Rubió, à un kilomètre du port de Cantó est installé un hôpital de campagne.
Position de défense républicaine au tossal des Puial
Positions républicaine vers Buseu
Pour éviter des lignes logistiques trop importantes, les franquistes ont délaissé la cime de la Torreta de l’Orri et le replat de Costa Négra, tous deux occupés par les républicains pour s’installer un peu plus bas, dans le bois des Collades, vers 1850 m. Les postions franquistes descendent le long d’une arête vers la serra de Llus avec l’impressionnante position défensive des Roques d’Aulo et des points d’appuis secondaire au dessus du col de Santa Fe.
La site des Roques d'Aulo
Massif de l'Orri et site des Roques d'Aulo (à droite) vu de la Crestelleta
Pour y accéder, la piste de Rialb à Roni est refaite. La trentaine d'habitants du village est évacuée. Leur maison seront sacagées par les soldats franquistes qui en utiliseront le bois pour se chauffer. Le ravitaillement de la position défensive est assuré par des bêtes de sommes qui ont été réquisitionnées avec leur propriétaires.
Ermitage de Biuse
Passé le riu de Santa Magdalena les hauteurs de l’ermitage de Biuse, notamment la position fortifiée de la Crestelleta, le principal point défensif du secteur, sont occupés par les franquistes.
La Crestellata au premier plan
Les républicains occupent en face la crête allant du cap de Baladredo au pui d’Urdosa, qui est bien éloignés de leur base arrière située vers l’ermitage de Sant Joan de l’Erm protégé par un réseau de tranchée située du coté du col de Sant Joan. En continuant cette crête, le col de Serelles, les sommets du serrat de les Canals comme le roc Roi (2001 m), jusqu’à la Noguera de Carcos un peu au nord est de Llavorsi sont des positions franquistes.
Vallées d'Aneu et de Ribera de Cardos séparées par la crête montant au Campfirme, dernière position républicaine
Les vallons de Cardos et Ferrera restent sous contrôle des républicains qui contrôlent les villages de Montesclado, Tirvia et Farrera. La forêt de Montesclado est fortifiée. Ils occupent un poste d’observation à Lo Farro et dans la serra de Niarte. Plus haut, leur ligne de défense passe par la route de Llevant, puis la serra de Plana, le coll de Lleret, la serra Mitjana avant de rejoindre le pic de Campfirme (2601 m) (occupé le 11 mais) puis la frontière vers le mont Rouch. En retrait, le Pui de Tabaca sert de point d’observation.
Casemate du Pui de Pouet
Casemate franquiste au pic de Montaldo

Casemate franquiste au Pui de la Misa
Terveu et la Bana sont sous contrôle franquiste. De ce village, les franquistes ont construit des points défensifs en Serra d’Aurati, notamment au col de la Bana, au pla d’Arides, au sommet de lo Calbo, au col de Camfirme en passant par le Montaldo. Plus haut, la pointe secondaire des penyes Reyes (2436 m) est le dernier positionnement franquiste sur cette arrête.
Mur de pierre républicain au pic de Campfirme
Ces positions sont occupées par la 62e division franquiste basée a Sort. La 61eme division basée à Llavorsi et à Esterri est gardée en réserve.
Ces unités sont loin d’être complètes. Elle sont amputés d’une partie de leur force parties combattre sur le front du levant plus au sud ainsi qu’une partie de l’artillerie et l’aviation.
Bunker dans la costa del Llarg face à la montagne de Sant-Corneli

La république contre-attaque


Devant la gravité de la situation, Vicente Rojo, le chef de l'état-major central républicain, décide de lancer une double contre-offensive. La première partie doit se dérouler à la fin du mois de mai sur la ligne de front de la Noguera Pallaresa. Le but est de reconquérir le terrain perdu jusqu’à la vallée de la Cinca en Aragon, dégager la 43eme division républicaine isolée au-dessus de Bielsa, et reprendre le contrôle des usines hydroélectriques. Plus au sud, l’offensive vise principalement la destruction des têtes de pont de Seros et de Balaguer. La seconde phase de ce plan sera la grande bataille de l’Ebre au mois de Juillet ou la quasi-totalité de l’armée Républicaine va être engagée et le sort de la République se jouera.
Ruines d'une casemate située dans le chateau d'Orcau. Au second plan, on distingue le Mont de Conques

A partir du 20 mai, les observatoires franquistes commencent à voir arriver à Isona de nombreux camions provenant d'Artesa de Segre et signalent de nombreux mouvements de troupes autour d'Abella de la Conca et du vall de Careu. Devant l’imminence de l'offensive, le commandement franquiste décide à la veille de l’offensive de renforcer certaines positions par des troupes venues de Lleida. des troupes venant de la Pobla se positionnent à Vilanoveta et à Armunt. La 150eme division, cantonnée à proximité de Lleida, s'installe sur une seconde ligne qui va d'Orcau aux monts de Conques tandis que la 151eme division se positionne plus au sud dans les positions de la serra de l’Obacs, de la serra de Llimiana et la sierra de Campaneta. A la veille de l’offensive, de Balaguer à la frontière Française, 100000 soldats républicains et 80000 soldats franquistes se font face.
Montagne de Sant Corneli et village de Basturs
L'offensive débute le 22 mai de 1938 sur pratiquement toute la ligne de front le long de la Noguera-Pallaresa. Les brigades mixtes républicaines appuyées par une cinquantaine de chars russes, une centaine d’avion et une trentaine de batteries d’artilleries attaquent les positions franquistes autour des têtes de pont de Sort, Tremp et Balaguer. L’aviation républicaine intervient sur tout le front. Neuf bombardiers Polikarpov RZ effectuent deux missions de bombardement sur Sort. Pendant ce temps, une escadrille de chasseurs il-15, qui effectue une mission de couverture aérienne, mitraille les positions franquistes au sud de Malmercat et la route reliant Sort au port del Canto près des fortifications de Vilamur. Une mission de reconnaissance est effectuée autour du village d'Orcau.
Dans le Pallars, l’objectif principal consiste à prendre d’assaut la position stratégique de la montagne de Sant-Corneli puis la ville de Tremp. l'offensive débute par quelques tentatives d'infiltration un peu partout sur le front. Au sud, un bataillon de la 141eme brigade mixte tente de couper la route de Balaguer à Cellers en descendant de ces positions de l'ermitage de Sant Salvador del Bosc par le ravin de Barcedena. Cette attaque ce solde par un échec. Une attaque sur le roc Roi, au-dessus du monastère de Buise, est également repoussée.
Tôt dans la nuit, les brigades mixtes républicaines attaquent au nord de Conques. Aidés par une batterie d’artillerie installée à proximité du village de Benavent de la Conca et manœuvrée par des français ainsi que d'une poignée de chars, ils réussissent, après de durs combats au corps à corps à prendre les villages de Sant Romà d’Abella, le hameau des Masies de Sant Romà ainsi que la position du tossal de la Doba. Deux jours plus tard, Basturs et la zone du mont de Conques située autour de l'ermitage des Esplugues tomberont également entre leur main.
Sant Romà d'Abella vu d'un nid de mitrailleuses du Mont de Conques

La première ligne de défense franquiste est percée. Leurs troupes sont obligées de se retirer sur leur seconde ligne entre Orcau et Conques laissant 600 morts sur le terrain. Les républicains semblent, à ce moment-là, être en mesure de percer le front.
Montagne de Sant-Corneli vue de la Rocalda
Pendant ce temps, d’autres unités de l’armée républicaine tentent un encerclement de la montagne de Sant-Corneli. Au nord, des miliciens de la la 134eme brigade mixte descendus du hameau d’Herba-Savina se faufilent par l’entaille du ruisseau de Carreu vers le lac de Sant-Antoni. Ils vont buter sur les défenses de Vilanoveta et de Pessonada, soutenues par une puissante artillerie, et n’irons pas plus loin.Ils sont obligés de reculer, laissant sur le terrain de nombreaux morts et prisonniers.
Descendus d’Abella de la Conca, deux bataillons de la 104eme brigade mixte remontent vers la montagne par la costa del Llarg, s’emparent des côtes 800 et 882 et de Costa Gran sur la crête est, par surprise. Ils font beaucoup de prisonniers. Au sud, ils tentent de s’infiltrer dans les lignes nationalistes en progressant dans le ravin de la Podega en direction de Montesquieu et du pui de l’Anell. Ils tentent de prendre le village d’Orcau transformé en forteresse mais butent sur une vive résistance. Si les franquistes enfermés dans le village subissent de lourdes pertes, le village ne tombe pas.
Chateau d'Orcau
Maintenant sous le feu de l’artillerie lourde et bloqués par la 150eme division du général Agustín Muñoz Grandes arrivée en renfort de Lléida, la tentative d’encerclement est un échec ; elle va virer à la tragédie. Des petits groupes de soldats tentent de remonter directement vers le sommet de la montagne de Sant-Corneli. Ils vont arriver jusqu’à la première ligne de défense et sont massacrés par les mitrailleuses franquistes.
Chemin vers le hameau de Montesquiu vu du chateau d'Orcau
Les survivants, 700 à 800 hommes, se regroupent autour du village abandonné de Montesquiu et finissent encerclés par les soldats Maures. C’est un massacre parmi les jeunes de la classe biberon. Les survivants sont faits prisonniers. Parmi eux, les officiers et les commissaires politiques seront fusillés dans le cimetière de Tremp. Malgré cet échec, les attaques sur Sant-Corneli continuent.
Montagne de Sant Corneli vue de Costa Gran
Le 24 mai, à l'aube, les soldats de la 134e brigade mixte montent directement à l’assaut de la montagne. 700 soldats de la classe biberon sortent de leur position de Costa Gran et arrivent jusqu'aux tranchées franquistes qui ont été renforcées les jours précédents. le manque de munition les oblige à recouler à nouveau. l'attaque se solda par un massacre. A peine 40 vont revenir sur leur position. Manuel Gimeno dans son livre « Révolution, guerre et répression dans le Pallars » évoque cet épisode tragique. Il a  écrit :
«Acabada la guerra, no foren pocs els veïns dels pobles propers que, desitjosos de veure de prop l’escenari dels combats, pujaren al cim, on es trobaren davant d’un espectacle dantesc d’esquelets de soldats agafats als filferros protectors de les posicions nacionals...»

Que l’on peut traduire de cette manière :

 « Après la guerre, quelques d'habitants des villages voisins, désireux de surveiller de près la zone des combats, sont monté au sommet, et se sont retrouvés face à un spectacle dantesque de squelettes de soldats pris dans les fils de fer barbelés des positions nationalistes ».

Ermitage de Sant Corneli au sommet de la montagne. La croix fut construite par les franquistes en 1939 pour commémorer la bataille. A noter la borne géodésique sur le toit de l'ermitage

Les combats continuent. Par 16 fois, les républicains monteront à l’assaut de la montagne de Sant-Corneli, parfois plusieurs fois dans la même nuit ; en vain. Entre le 26 et le 28 mai, on se bat jours et nuit autour de Conques. Les soldats républicains attaquent sans relâche pour essayer de conquérir le mont de Conques et atteindre Figuerola d’Orcaju. Ils buttent sur une nouvelle ligne de défense qui a été aménagée un peu plus haut et renforcées par l'arrivée des 150eme et 152eme division. La puissance de l’artillerie et de l’aviation franquiste, a travers notamment de multiples raids aériens de la Légion Condor se révèle décisive. L'aviation républicaine intervient de manière sporadique en s'en prenant aux concentrations de troupes franquiste situées autour de Tremp et de Sort.
Le 29 Mai, les combattants républicains tentent de prendre pied sur la côte 1003 m de la serrat del Llarg au dessus d'Orcau. L'attaque est à nouveau un échec.
Impacts de balles sur le mur de l'ermitage des Esplugues
Des combats sopradiques se déroulent également à partir du 22 mai dans la région d'Hortoneda. Différentes attaques républicaines vont buter sur les positions franquistes de Llania et de la roca del Pubill.
Le 28 Mai les 10eme et 12eme baitaillons de la 94eme brigade mixte attaquent la position du tossal de Sant Mauri dans la sierre de Bovet avec comme objectif de s'emparer des postions tenus par la garnison franquiste sur l'arrête de la montagne puis de descendre à la route. Cette attaque de faible importance ne donne aucun résultat.
Bunker Franquiste dans la sierra de Bovet
Plus au nord dans la région de Sort et du Pallars Sobirà, 4 bataillons de la 19eme brigade républicaine, commandés depuis l’ermitage de Sant Joan de l’Erm, attaquent le 22 mai à 20 heures, la petite garnison franquiste composée des soldats du 1er drapeau (bataillon) de la Falange de Burgos, implantée autour des Roques d'Aulo. Soutenue par de l’artillerie installée à Sant Joan de l’Erm Vell, elle parvient à occuper rapidement la position clé du secteur, la zone fortifiée par des murs et des nids de mitrailleuses, appelée la "Cassoleta" qui se trouve au sommet et au pied des Roques d'Auló à 1742 m d’altitude. 
Defense républicane du bosc dels Tres Communs
Les restes de la garnison franquiste commandée par le commandant Arsenio Gento Lopez décroche et se retire sur le replat de Santa-Fé, un peu plus au nord et plus bas, à une altitude de 1560 m. Malgré ce succès, les républicains ne poursuivent pas leur attaque.
Mur de défense de la Cassoleta
A ce moment de la bataille, la faiblesse des défenses franquistes leur permettait d’enfoncer les défenses et de descendre jusqu’à la route pour couper l’accès au val d’Aran et bloquer l’arrivée de renforts provenant de la 62eme division occupées plus au nord. La surprise est passée. L’artillerie franquiste se déchaîne contre les soldats républicains. Dans les heures qui suivent, des renforts franquistes issus de la 62eme et de la 63eme division, soit deux bataillons de phalangistes de Burgos, un bataillon de la milice carliste d’Oriamendi, un bataillon de la légion et un bataillon du 66eme régiment d’infanterie viennent renforcer les défenses franquiste.

Mur de protection avancé franquiste du replat de Santé Fé
Le commandement franquiste décide de contre-attaquer. Il confie l’attaque au commandant Arsenio Gento Lopez qui avait failli être fusillé quelques heures auparavant. Après des combats violents, souvent à la grenade et à la baïonnette, les franquistes reprennent la position du "Mogote", un colline qui fait face aux Roques d'Aulo et un peu plus basse. Le commandant Arsenio Gento Lopez sera finalement proposé pour une décoration. Les jours suivants, des renforts continuent à affluer des deux cotés, alimentant cette machine dévoreuse de vies. Du côté de l’armée républicaine, la 94eme brigade mixte monte au front. Pendant presque une semaine, attaques et contre-attaques se succèdent pour prendre ou reprendre le contrôle de ces positions, souvent plusieurs fois dans la même nuit. On comptera en tout 43 attaques républicaines. On se bat sur une petite surface, le relief est difficile. Les postions républicaines sont à 50 m du "Mogote". Les pertes sont terribles, des centaines de chaque côté.
Position défensive franquiste sur le replat de Santa Fé
L’ermitage de Sant Joan de Colinos au dessus de Rialp sert de morgue pour les soldats franquistes. Il est rempli de cadavre. Les blessés franquistes sont évacués plus bas, dans la vallée. Beaucoup de blessés républicains ne peuvent être évacués vers le village de Canturri où se trouve l’Hospital de campagne et, distant de 5 à 6 heures de marche sur des mauvais chemins, vont mourir sur place.
Ne pouvant prendre la position du Mogote, le commandemant républicain tente alors d'élargir les combats et attaque les défenses franquistes de la position de la Conilla et de la Roca Pleta situées au-dessus de Rialp. Ces attaques seront à nouveau sans éffet.
Bunker sur le replat de Santa Fé
La dernière attaque d'importance se déroule dans la nuit du 31 mai. Les républicains restent maîtres des Pedras d’Aulas au pris de plusieurs centaines de morts. 741 soldats franquistes sont tués au combat. La 19eme brigade mixte et la 94eme brigade mixte recevront diverses médailles tant collectives qu’individuelles pour leur bravoure. Cette dernière unité très éprouvée par les combats, ne retrouvera jamais son potentiel de combat.
Au cours des semaines suivantes, les duels d'artillerie et les combats vont continuer dans ce secteur, sans toutefois atteindre la violence des combats du mois de mai. Par exemple, le journal de marche de l'armée franquiste note des combats autour du mogote et dans le bosc dels Tres Communs le 5 juin par exemple.
Mur de défense de la Cassoleta
Après 7 jours de combats terribles, les troupes républicaines, épuisées et décimées cessent leur offensive. Le 1er juin, la 43eme division républicaine se retire de ses positions dans la poche de Bielsa et passe en France.
Vue de la position de la Cassoleta

Les derniers combats

La fin des combats du mois de Mai ne marque pas l’arrêt des opérations militaires dans le Pallars. Dans la Cuenca Della, l’artillerie franquiste va continuer pendant des mois à bombarder régulièrement les villages d’Isona, de Sant Romà d'Abella, ainsi que les voies de communication. Conques, aux mains des franquistes est également sous le feu de la maigre artillerie Républicaine. D'autres duels d'artillerie sont signalés en Serra de Cucuc, autour des Pedres d'Aulo et du pic d'Orri Dans le Pallars Sobirà, le 21 juin, Farrera est lourdement bombardé par des avions obligeant les derniers habitants à quitter le village. Pendant l’été, il y aura quelques combats nocturnes dans le secteur du col de la Bana, défendu par les milices phalangistes d’Oriamendi, ainsi que des duels d’artillerie tout au long de l’année 1938. Les républicains tenterons de prendre ces positions en vain.

Site des positions franquistes du roc Roi (2003 m), a gauche au premier plan
Vers la fin du mois de Juillet, en prévision de la bataille de l’Ebre, l’armée républicaine lance une opération de diversion dans la région du Pallars Sobirà. A partir du 20 Juillet, quelques raids de commandos vont tenter, en vain, de bloquer la route entre Sort et le Val d’Aran. Le même jours, les 133eme brigade et 143eme brigade mixte se positionne sur la montagne de Baladredo et leur base arrière situées dans le secteur de Sant-Joan de l'Erm et de Romadriu. Des armements léger et des munitions sont trasportées vers les premières ligne avec beaucoup de difficultés à dos d'homme et d'animeaux. La 19eme brigade mixte se positionne quant à elle face aux Pedres d'Aulo
Défenses franquistes du site des Poselles. Au second plan, la Crestelleta
Le 22 Juillet, précédées d'un raid aérien et d'une courte préparation d'artillerie, la 133eme brigade mixte de l’armée de la république passe Partant de leur position située sur la crête allant du cap de Baladredo (2008 m) au Pui d’Urdosa (2226 m), les soldats attaquent dans la matinée les positions franquistes situées sur la montagne de la Crestelleta, au-dessus de l’ermitage de Biuse.
Site de la Crestelleta
Dans la matinée, les républicains réussissent à prendre la position fortifiée appelée « Castelleta », défendue par un bataillon de la milice carliste de la Virgin Banca. D'autres attaquent ont pour but de prendre l'ermitage de Biuse et les positions du roc Roi et des Poselles (côte 1713 m).
Autre photo de la Crestelleta
Les républicains sont rapidement pris sous le feu de l’artillerie franquiste. Dans l'après-midi, les troupes franquistes contre-attaquent et récupèrent leurs positions. Les combats sont sanglants, les pertes terribles. Les centres de secours situés loin de la zone de combat, à Sant-joan de l'Erm, sont remplis de cadavres. Beaucoup de blessés républicains restent sur le terrain. Ils ne seront pas évacués et mourront sur place. En soirée, il ne reste que 60 hommes valides sur 600 au premier bataillon de la 133emebrigade. 

Poudrerie de la Crestelleta
Ces combats durent encore toute la soirée. Ce même jours, les forces républicaines attaquent à nouveau la position du Mogote aux Pedres d'Aulo. Les attaquent vont se succéder toute la journée sans aucun résultat.
Dans la soirée, le 572eme bataillon de la 143eme brigade mixte monte en ligne pour soutnir l'attaque du lendemain. Les attaques du 23 juillet ne donnent rien malgré les pertes humaines. Le 24 juillet, après une attaque le matin puis le soir sur l'ermitage de Biuse et le positons franquistes du Roc Roi et des Poselles, les 133emeet 143eme brigades mixtes quittent la première ligne pour aller se reposer au planell de Castenàs. La bataille de Baladredo est terminée. Le journée des opérations de l'armée franquiste dénombre 49 morts et 350 blessés.
Position républicaine au pied de la Crestelleta
Le 31 du même mois, une nouvelle attaque est planifiée sur les positions franquiste du sanctuaire de Notre Dame d'Esplà et du Tossal del Pou défendues par le 9eme bataillon du régiment d'infanterie de Zamora. La but de l'attaque est toujours de créer une diversion en prenant le village de Gerri pour couper la route entre Tremp et Sort.
Les 3 bataillons de la 218eme brigade mixte sont chargés de conduire l'attaque. L'attaque est mal organisée. Les 870eme et 871eme bataillons sont montés en ligne tardivement. Ce n'est qu'au jour naissant que le 870eme bataillon s'enfonce dans la forêt de pins pour attaquer les positions franquistes du tossal del Pou. L'effet de surprise de joue pas et les assaillants sont massacrés par les mitrailleuses et les obus de mortiers franquistes. Plusieurs assauts sont lancés dans la journée, en vain. Les pertes sont lourdes. Les nimbreux blessés sont difficilement évacués, après des heures de marche, vers Taus en passant par le puerto de Socome. L'hospital de campagne n'a pas été prévu pour tant de pertes. Il est débordé.
Pour stopperces attaques, les défenseurs franquistes, renforcés dans la matinée par le 40emebataillon des Arapiles, demandent l'intervention de l'aviation et de l'artillerie qui est positionnée dans la sierra de Corrotes. Des obus incendiaires sont utilisés. Ils finissent par mettrele feu à la forêt. L'incendie va durer 4 jours. 300 cadavres brulés seront comptabilisés après les combats. Ils vont rester sur place jusqu'en avril 1939, lorsque les habitants de Gerri sont enfin autorisés à aller les enterrer.
Un millier de combattants républicains sont tués ou bléssés dans cette opération inutile. L'armée franquiste compte 10 morts et 45 blessés.

Position franquiste face à la sierra de Boumort à Espià. Les tranchées républicaines se trouvait vers le col de Passavent et le Cap del Solà de la Coma d'Orient au milieu de la photo au second plan


Selon une étude réalisée quelques années plus par un lieutenant de l'armée nationaliste, José María Córdoba Garate, 2000 soldats tombèrent dans les rangs de l’armée franquistes tandis que 6000 républicains moururent dans les combats du printemps et de l’été 1938. Pour quel bilan ? 17 km² environ furent repris aux franquistes. Les villages de d'Isona, Conques, Sant Romà d'Abella, pratiquement détruits furent entièrement reconstruits après la guerre.
Amandiers sur le mont de Conques.
A la fin du mois de Mai, l’armée de la république, épuisée, se met sur la défensive. Les deux camps vont alors renforcer leur position. Des deux côtés de la ligne de front, de nombreux bunkers vont être construits pour renforcer les positions les plus vulnérables. Beaucoup d’entre eux sont encore visibles aujourd’hui avec un état de conservation variable. Ils ont été construits rapidement pour répondre à un besoin pressant, pas pour durer. D’une manière générale, les fortifications franquistes étaient de bien meilleures qualités qui celles du camp opposé. Les troupes franquistes étaient mieux dotés en unités du génie et possédant les ressources financières et industrielles nécessaires à la construction de fortifications de meilleures qualités. La proximité de la route de Tremp permettait également de transporter facilement le matériel nécessaire à leur construction. Ils n’hésitèrent pas non plus à obliger des civils à porter le matériel. Au contraire, chez les républicains, le manque de ciment et la distance entre le front et leur base arrière les obligèrent souvent à utiliser comme coffrage de la roche, du bois ou des sacs de sables, avant de les recouvrir de bétons d’où la forme ondulée. 
Position défensive sur le front de la Posa à proximité d'Isona
La même position défensive sur le front de la Posa mettant en évidence la forme caractéristique des fortifications républicaines

 La fin de la république

Le 25 Juillet 1938, la république déclenche la dernière grande bataille de la guerre, la bataille de l’Ebre. Elle va durer jusqu’à la mi-Novembre. Malgré quelques succès initiaux, c’est un échec dont la république et son armée ne se relèvera pas tant les pertes humaines et matérielles ont été lourde.
Dans le Pallars Sobira, les deux armées préparent l'arrivée de l'hivers a partir du mois de septembre. Les franquistes construisent diverses casemates comme au sommet du Cuco. En octobre, l'armée républicaine évacue la zone la plus haute située au pied des monts Rouch. A partir du mois de novembre, les patrouilles vont se faire à ski, donnant lieu a quelques combats au hasard des rencontres.
Quelques semaines après la fin de l'Ebre, le 23 Décembre 1938 l’armée Franquiste déclenche l’ultime offensive contre la Catalogne. L’attaque est générale sur un front allant de la serra de Montsec à Seros au sud de Lleida. Les corps d’armées Navarre, de venu Urgel, Maestrazgo, Voluntario fortement soutenus par des chars et de l’artillerie sont jetés dans la bataille soit une force de 340000 hommes soutenus par 300 chars 500 avions et 565 canons. Les républicains ne peuvent opposer que 200000 hommes mal équipés, manquant de munitions et soutenus par une quarantaine de chars et une centaine d’avions. Dès le premier jour de la bataille, plusieurs brèches sont ouvertes sur la ligne de front du Ségre, notamment vers Seros. Malgré l’arrivée du 5eme corps d’armée du général Lister en renfort, et la montée des eaux de l’Ebre qui empêche son franchissement, le grand fleuve est franchi le 3 janvier par les troupes marocaines de Yagüe.
Cabane républicaine sur le flanc de la Roca Alta
Dans le Pallars, le général Agustin Munoz Grande, a pour mission d’amener les 40000 hommes bien équipés du corps d’armée Urgell vers la haute vallée du Sègre par le coll de Comiols et prendre Vilanova de Méia. Deux divisions, les 61eme et 150eme appuyés par 60 batteries d’artillerie, soit plus de 280 canons obusiers et mortiers lourds vont soutenir l’assaut. Par ailleurs, la Légion Condor et l’Aviazione Legionaria, l’aviation Italienne sont maîtresses du ciel. Plus au nord, la 63eme et la 51eme division restent l’arme au pied face aux troupes républicaines.
Position républicaine au pied de la Roca Alta. Elle fut surement bombardée par les Heinkel 111 de la Légion Condor le 23 décembre 1938
Aux premières heures du matin, l’artillerie franquiste se déchaîne sur les positions républicaines de la sierra de Montsec et de la sierra de Cucuc. L’aviation franquiste bombarde et mitraille sans relâche les tranchées ennemies. L’assaut est donné dans la neige et le froid. Les températures sont glaciales depuis quelques jours. A 12 heures la Roca Alta est prise par les soldats de la 61eme division. A 13 heures les franquistes occupent les heuteurs du passage du Desferrador, qui permet de surveiller la route de Vilanova de Meià dans la comarca de la Noguera, malgré la résistance de l’ancienne colonne Durruti qui résiste pas à pas et se retire sur le cap Pelat. Les combats sont durs, les blessés affluent dans les hôpitaux de la Seu d’Urgell. Plus tard, la résistance de cette unité permettra a des milliers de partisans de la république de gagner Puigcerda et la Cerdagne Française.
Au fond à gauche, la serra de la Campaneta. Au centre, la plaine occupée par les troupes franquistes de l'Hostal Roig. A droite, la serra del Cucuc. Le passage vers le défilé du Desferrador passe au pied de cette montagne
En début d’après-midi l’artillerie franquiste bombarde la sierra de Cucuc. Les soldats de la 150eme division passent à l'attaque. Malgré la résistance désespérée des 120eme et 121eme brigades mixtes, les positions républicaines et la côte 1067 m, du Cinglo Alt du serat de la Casilla et la route de Sant Salvador au col des Comiols sont prise. La pluie et la neige font leur apparition. La visibilité est nulle. Elle rend un soutien aérien impossible. Les combats s'arrêtent. Dans la nuit, après diverses contre-attaques sanglantes et infructueuses, les républicains finissent par reprendre la côte 1067 avant d'en être à nouveau définitivement chassés.
Bunker républicain en sierra de Cucuc
Le lendemain les franquistes repartent à l’attaque pour conquérir la sierra de Cucuc puis Benavent de la Conca et de col de Comiols. L'aviation franquiste continue ces bombardements sur les postions républicaine du serrat de la Casilla et del Cucuc. L’artillerie se déchaîne sur les positons républicains, notamment les crêtes 1083 et 1055. Sans artillerie républicaine pour s’opposer à l’artillerie franquiste, le combat est inégal, désespéré. La sierra de Cucuc est occupée en fin de journée. Les républicains reculent sur une ligne défensive au sud de l’ermitage de Bonrepos, allant de la sierra de Casilla au cap Pelat. Ce recul permet à la 61eme division de franchir le défilé du Desferador et d'avancer vers Vilanova de Meia. Le jour de Noel, après de durs combats, les soldats nationaux délogent les 120eme et 121eme brigades mixtes républicaines de leur position et occupent les positions du cap Pelat. 
Tranchée au cap Pelat. La dernière ligne défensive avant que le front ne craque totalement
Presque anéanties, ces deux unités seront retirées début janvier de la première ligne et ne joueront plus aucun rôle. La 61eme division franquiste quitte alors le Pallars et commence sa descente vers le sud dans le comarca de la Noguera en direction de Vilanova de Meia.
Le 25 décembre, Bonrepos est occupé ainsi vers le sud la côte située à 1085 m dans le serrat Gros, sur la route de Comiols. Une contre-attaque des restes de la 26eme division républicaine retarde l’avance franquiste. Le 26 décembre, la 150eme division progresse vers le col de Comiols. Elle arrive à Casa Blanca par le flanc sud de la montagne. Les 27 décembre  les combats continuent et finalement les troupes franquistes finissent par conquérir le cap de la Serra de Comiols et le col de même nom malgré l'arrivée de la 176eme brigade mixte. La descente vers le val de Sègre va alors commencer.
Serra des Comiols
La zone fortifiée d’Artesa de Segre tombe le 4 Janvier. Malgré quelques tentatives de résistances la retraite se transforme en débâcle. Le 14 Janvier Tarragone est occupée. Barcelone, évacuée, est occupée le 26 janvier. Le 28 janvier, la Retirada commence. 15000 personnes passent la frontière. Ils seront plus de 400000 à le faire. C’est la fin de la république.   
Nom de Durruti et les initiales du CNT (confederación nacional de trabajadores), le syndicat anarchique sur le bunker de la Roca alta
Dans le haut du Pallars, les troupes républicaines sont remplacées par des unités de carabiniers début janvier puis commencent à quitter leur position à la fin de mois de janvier. Les franquistes en profitent pour avancer. Le 23 janvier 1938, La 26eme division républicaine qui occupe toujours la zone du roc de bénavent recule vers le sud du col de Nargo. la 63eme division franquiste, prend la direction de Sant-Roma d’Abella et de Basturs qu’elle occupe le lendemain. Plus au nord, les troupes avancent dans la vallée de Careu et d’Hortoneda. Le 13eme bataillon du régiment de Saragosse venant du coll de Comiols occupe Isona le même jours. Malgré quelques combats de retardement dans le froid et la neige, le 25 elles arrivent à Boixols et à Taus entrant donc dans le comarca de l’Alt Urgell.

Le 10 Février elles occupent Puigcerda. D’autres unités de la 63eme division avancent vers Baen, le pla de Calderes et l’ermitage Sant Sebastia puis passent ensuite dans l’Alt Urgell.
La rigueur de l’hiver rendant impossible les opérations militaires dans le nord du Pallars Sobirà, autre que quelques reconnaissances à ski, ce n’est que début février que les quelques unités restant dans ce secteur avancent et occupent Tirva et Ribera de Cardos, puis sans résistance, les vallées entières de Cardos, Farrera, Areu et Coma de Burg quelques jours plus tard. Penant de temps, les unités républicaines restantes, comme la bataillon Pyrénéen passent en France par le Val Ferera, d'autres par le col de Colatx, au dessus de Tavascan, mettant fin aux opérations militaires dans cette région.

Conclusion


Les combats du mois de mai dans le Pallars firent de nombreuses victimes dans les deux camps ne servirent finalement pas à grand-chose sur le plan militaire, surtout si l’on compare les gains militaires à l’usure humaine et matérielle des unités de l’armée républicaines. Tout comme la grande bataille de l’Ebre ces combats ne servirent finalement qu’à affaiblir de manière irréversible l’armée républicaine qui fut dès lors incapable de s’opposer à la dernière grande offensive de la guerre.
Ces combats, notamment autour de Sant Corneli qui furent peut être les combats les plus durs de toute la guerre d’Espagne et du moins ceux de l’histoire des Pyrénées, 1000 à 1500 morts côtés républicains 700 du côté franquiste, sont totalement ignorés dans le versant nord des Pyrénées.
A la fin de la guerre civile, des unités du génie et des prisonniers républicains arpentèrent les champs de bataille afin de récupérer le matériel qui était resté à l’abandon. Parallèlement les ferrailleurs récupérèrent ou achetèrent également tout ce qui pouvait l’être. Ils cherchèrent même à démanteler certains bunkers et certains nids de mitrailleuses pour en extraire le fer qui servi ensuite à moderniser certaines lignes de chemin de fer mais aussi à reconstruire certaines maisons détruites. Les villages détruits comme Isona, Tirva, Sant-Romà d'Abella, Llordà ou Orcau firent l’objet d’un vaste plan de reconstruction à partir de 1940 et qui dura jusqu'en 1957.

Bunker républicain victime des ferailleurs



Les combattants de la république qui survécurent à ces combats allaient connaitre le calvaire de la Retirada et des camps d’internement en France. A la déclaration de la guerre le 3 Septembre 1939, certains s’engagèrent dans la légion étrangère. Ils combattirent à Narvik au sein de la 13eme demi-brigade de la légion étrangère puis après l’armistice au sein des forces françaises libre, contribuant par exemple à stopper l’Africa-Korps de Rommel à Bir hakeim.

Les combattants de la république qui survécurent à ces combats allaient connaitre le calvaire de la Retirada et des camps d’internement en France. A la déclaration de la guerre le 3 Septembre 1939, certains s’engagèrent dans la légion étrangère. Ils combattirent à Narvik au sein de la 13eme demi-brigade de la légion étrangère puis après l’armistice au sein des forces françaises libre, contribuant par exemple à stopper l’Africa-Korps de Rommel à Bir hakeim.
Quelques autres, comme Rafael Gomez issu de la classe biberon, se retrouvèrent en 1943 dans la célèbre deuxième division blindée du général Leclerc. Un an plus tard, à bord de son half-track baptisé « Guernica » il sera l’un des premiers à rentrer dans Paris puis dans Strasbourg quelques mois plus tard.

 Ordre de bataille franquiste début mai 1938

Le corps d’armée de Navarre qui participa à la prise de l’Aragon et aux combats dans le Pallars fut ensuite renommé corps d’armée d’Urgell avant la grande offensive finale de décembre 1938. Il convient de noter l’organisation des divisions en groupement tactiques avec de nombreux bataillons séparés de leur régiment d’origine pour des raisons d’équilibres tactiques. J’ai tenté dans la  mesure de mes connaissances sur l’armée espagnole de franciser le nom de ces unités de la façon suivante :
  • Bataillon de la légion pour « Bandera del Tercio »
  • Milice carlistes pour « Tercio de Requetés »
J’ai laissé le nom de Tabor à ces unités indigènes de l’armée espagnoles qui représentait environ un demi bataillon.
61eme division commandée par le colonel Antonio García Navarro.
1er groupement commandé par le lieutenant-colonel Quesada del Pino.
  • Milice Carliste d’Oriamendi.
  • 27eme bataillon de la phalange de Navarre.
  • 16eme bataillon de la légion.
  • 5eme bataillon du 66eme régiment d’infanterie “América”.
2eme groupement commandé par le lieutenant-colonel Ruiz de la Cuesta.
  • Milice Carliste de la “Virgen Blanca”.
  • Groupe d’escadrons du régiment de cavalerie de Numancia.
  • 3eme bataillon du 22eme régiment d’infanterie “San Marcial”.
  • 14eme bataillon de la légion.
3eme groupement commandé par le lieutenant-colonel Alvarez.
  • 21eme bataillon du 29eme régiment d’infanterie “Zamora”.
  • 17eme bataillon de la légion
  • 18eme bataillon de la légion.
  • 1er bataillon de la légion
62eme division commandée par le général don Antonio Sagardía Ramos
1er groupement commandé par le lieutenant-colonel Clemente
  • 8eme bataillon du 22eme régiment d’infanterie de San Marcial.
  • 9eme bataillon du 22eme régiment d’infanterie de San Marcial.
  • 4eme bataillon de la phalange de de Burgos.
  • Bataillon «C» du 3eme régiment de chasseurs de Melilla.
2eme groupement commandé par le lieutenant-colonel Feliú Sintes.
  • 5eme bataillon du 27eme régiment d’infanterie de Bailén.
  • Bataillon «B» du 6eme régiment de chasseurs de Ceriñola.
  • 23eme Bataillon du 30eme régiment d’infanterie de Zaragoza.
  • 8eme bataillon de la falange de Burgos.
3eme groupement commandé par le colonel de la Puente.
  • 1er bataillon de la phalange de Burgos
  • 5eme bataillon de la phalange de Burgos
  • 6eme bataillon de la phalange de Burgos
  • 7eme bataillon de la phalange de Burgos
63eme division commandée par le général Heli Rolando de Tella y Cantos
1er groupement commandé par le lieutenant-colonel Trelles Moreno Ureňa.
  • 9eme bataillon du 29eme régiment d’infanterie de Zamora.
  • Bataillon «D» du 1er régiment de chasseurs de San Fernando
  • Bataillon «B» du 2eme régiment de chasseurs de Las Navas
  • 16eme bataillon du 30eme régiment d’infanterie de Zaragoza.
2eme groupement commandé par le lieutenant-colonel Troncoso
  • 10eme bataillon du 66eme régiment d’infanterie “América”.
  • 4eme bataillon du 7eme régiment de montagne d’Arapiles
  • 14eme bataillon du 22eme régiment d’infanterie de San Marcial.
  • Milice carliste d’Ortiz de Zárate.
3eme groupement commandé par le lieutenant-colonel Trelles
  • 13eme bataillon du 30eme régiment d’infanterie de Zaragoza.
  • 10eme bataillon du 29eme régiment d’infanterie de Zamora.
  • 21eme bataillon de Mérida.
  • Bataillon «D» du 6eme régiment de chasseurs de Ceriñola.
 150eme division commandée par le general Siro Alonso.
 1er groupement commandé par le lieutenant-colonel Manso Serrano.
  • Bataillon «E» du 6eme régiment de chasseurs de Ceriñola.
  • 6eme  bataillon de la falange de Castilla.
  • 9eme groupe des forces régulières indigènes de Tetuán
  • 9eme groupe des forces régulières indigènes de Larache
2eme groupement commandé par le lieutenant-colonel Rey Arias.
  • 25eme bataillon du 2eme régiment de chasseurs de Melilla
  • 10eme Tabor de Regulares de Melilla
  • 13eme bataillon de la légion.
  • 25eme bataillon du 3eme régiment de chasseurs de Melilla
3eme groupement commandé par le lieutenant-colonel Lumbaba
  • 25eme bataillon de chasseurs de Melilla”
  • 56eme bataillon de chasseurs de la Navas”
  • 10eme groupe des forces régulières indigènes de Alhucemas”
  • 15eme bataillon de la légion.
Conserves datant de la guerre civile

Ordre de bataille de l'armée républicaine en mai 1938


Selon l’organisation d’octobre 1936, chaque division était composée de 3 brigades mixtes comptant environ 4000 combattants. Ces unités, aux effectifs rarement complets souffriront toujours d’un manque de motorisation et d’une puissance de feu insuffisante.
  • Xeme corps d’Armée commandé par le Colonel Jover 
    • 24eme division - Brigades mixtes 133, 19 et 134
    • 31eme division - Brigades mixtes 62, 104 et 131
    • 34eme division - Brigades mixtes 94, 68 et 84

  • XIeme corps d’Armée commandé par le Colonel Galan 
    • 30eme division - Brigades mixtes 132, 143 et 144
    • 32eme division - Brigades mixtes 137, 141 et 140 
    • 26eme division - Brigades mixtes 119, 120 et 121
Reste de fil de fer barbelé

Bibliographie

  • "Revolucíon, guerra i repressio al Pallars 1936-1939" - Manuel Gimeno
  • 25 Excursions del Front Del Pallars, Joan Ramon Segura, Colleccío Azimut 87 
  • La serra del Boumort i muntanyes veines. Guïa excusionista. Munuel Cortes Ribelles, Colleció Azimut 70
  • "Les batalles del Segre i la Noguera Pallaresa, l'atac final contre  catalunya (abril-dec 1938)". Lleida, ed. pagès, Galito, Pol, Gimeno, Manuel, Rita, Rodrigo, Tarragon
  • La conquesta de Catalunya: Diari d'operacions de l'exèrcit del nord (Decembre de 1938 -  Febrer 1939) Carles Lopez Rovira. Facultat de Lletres. Universitat Autonoma de Barcelona, 2010
  • "Indrets d'una guerra" - Manuel Gimen

Moment commémoratif de la bataille de Baladredo

1 commentaire:

  1. Felicidades por el blog y por la informacion que aportas. Gracias por difundir nuestra tràgica Guerra Civil.

    RépondreSupprimer