lundi 5 octobre 2020

Mines d'Arre et d'Anglas

Les mines d’Anglas sont situées dans le département des Pyrénées-Atlantique, au-dessus de la station de ski de Gourette, juste à côté du lac d’Anglas, sur la route du GR10, vers 2100 m d’altitude. Le site des mines d’Arre, est quant à lui situé dans le vallon du gave de Soussouéou situé au dessus de Gabas en vallée d’Ossou et à une altitude d’environ 2100 m. Les deux sites sont donc séparés par la hourquette d’Arre.

Les prospections géologiques ont permis la découverte de différentes minéralisations : Blende (Zinc), Barytine (Baryum), Scheelite (Tungstène), Arsénopyrite (Arsenic), Chacopyrite (Cuivre), Magnétite (fer). Malgré la dénomination de mines de fer sur les cartes IGN, seules les minéralisations de zinc ont été exploitées. Les minéralisations de Scheelite (tungstène) ont été étudiées mais sans faire l’objet d’exploitation.

Vallon de Soussouéou vu la la Hourquette d'Arre

Les minéralisations de zinc contenant un peu d’argent, une concession est octroyée dès 1852 à une société basée à Montpellier mais sans être exploitée. En 1881, la concession est octroyée à la « Société des mines d’Arre » qui met en exploitation le filon d’Arre.

Sites des mines d'Anglas et lac d'Anglas
Sites des mines d'Anglas et lac d'Anglas

L’exploitation de la mine, située sous le pic d’Arre-Sourins, à une altitude d’environ 2100 m et, à plusieurs heures de marche du hameau de Gabas est difficile. Elle n’est ouverte qu’aux beaux jours, 5 ou 6 mois par an et, l’évacuation du minerai est difficile. De facto, le site est peu rentable. Pour améliorer sa rentabilité, le concessionnaire décide de l’exploiter pendant la période hivernale. Durant l’hiver 1882-1883, une trentaine d’ouvriers logés sur place, dans une grande cabane, travaillent à la mine. Dans la nuit du 18 novembre 1882, c’est le drame. Après une forte chute de neige, une avalanche balaye le site et la cabane des mineurs. 16 d’entre eux sont tués, 4 sont gravement blessés. Les cadavres ne seront descendus dans la vallée qu’après la fonde des neiges, au printemps. Trois ans plus tard, le gisement d’Arre est abandonné.  

Sentier de la mine
La même année, la Société des Mines d’Arre acquiert la concession pour l’exploitaton du site d’Anglas. Elle change de nom pour celui de Société des Mines d’Arre et d’Anglas.

Ruine d'un bâtiment qui devait abriter une forge pour l'entretien des outils
D’importants travaux sont entrepris pour exploiter le site et permettre l’évacuation du minerai. Une première zone d’exploitation se trouve à une altitude de 2131 m, à l’est du lac d’Anglas. Le minerai est affleurant avec une galerie qui sert de dépilage. Un deuxième niveau se trouve à 2109 m au niveau du carreau de la mine et des bâtiments. Elle est aujourd’hui écroulée. La dernière galerie se trouve au niveau du lac à 2087 m. On accède au filon par le travers-banc.
Site de la galerie numéro 3

Le minerai brut est transporté jusqu’à la station terminale du câble aérien situé à proximité des bâtiments du niveau 2 par des wagonnets sur rails. Un système bi-câble permet ensuite de descendre le minerai jusqu’aux ateliers du Cardet situés au dessus de Gourette à 1300 m d’altitude ; soit une distance d’environ 3 km avec 800 m de dénivelé et cinq stations intermédiaires.

Entrée du travers-banc de la galerie 3 (alt. 2087 m)
 
 Le minerai enrichi est alors transporté à Laruns par tombereaux puis par chemin de fer jusqu’à Bayonne avant d'être exporté vers les centres sidérurgiques d’Angleterre ou d’Espagne.
Travers-banc du niveau 3
En 1988, une centaine d’ouvriers, travaillent à la mine, à la laverie du Cardet ou sont affectés à l’évacuation du minerai. Cette année la, 3 720 tonnes de minerai sont exportées. C’est la meilleure année pour la mine. En ces années la, 40 tonnes de minerait sont extraits, descendus et traités à l'usine du Cardet.
Wagonnets sur le carreau de la mine, à proximité de la galerie 2 (alt. 2109 m)
Pourtant, le rendement est médiocre. La mine cesse son exploitation en 1893 par manque de rentabilité. La production ne justifiant pas les frais de fonctionnement. Seulement 15000 tonnes de minerai sont extraits.
Galerie de dépilage du niveau 1
L’exploitation reprend à partir de 1904 avec la création de la Société Anonyme des Mines de Laruns. Le filon d’Anglas est exploité à partir du valon d’Uzious, appelé également quartier du Valentin.
lac d'Uzious
Une galerie est creusée pour donner un accès au niveau de la deuxième galerie du côté d’Anglas. Cette entrée est  reliée à la station numéro 2 du câble d’Anglas par un second téléphérique.
Vallon du Valentin par lequel transitait le minerai via le câble

L’extraction du minerai est facilitée par l’utilisation d’un compresseur hydraulique qui utilise la puissance de la cascade d’Uzious située sous le lac.
Restes de l'ancien câble à proximité de la station numéro 1
La mine cesse de fonctionner définitivement en 1916.La concession passe alors aux mains de la société Ibérienne des Mines qui se contentera de faire quelques travaux de prospection et de vendre une partie du matériel. Le reste restant à l’abandon jusqu’à nos jours.
Traces de rails à la station intermédiaire ou terminus permettant le transit entre deux stations
Au bilan, 10000 à 12000 tonnes de blende à 45% de zinc auront été extraits du site.

 

 
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