Le site des mines de fer de
Batère est situé dans le Haut-Vallespir (Pyrénées orientales), sur la commune
de Corsavy, et plus précisément dans le massif du Canigou. Le site
s’échelonne entre 1100 et 1600 mètres d’altitude.
Elle fut la dernière mine en activité des Pyrénées.
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Le site des mines de Batère vu de l'est |
Connu
par les Romains, le gisement fut exploité sporadiquement et de manière
artisanale jusqu’à la mise en place d’une règlementation et la création des
systèmes de concessions vers le 16ème siècle. En 1790 les
concessions appartiennent à un petit nombre de notables locaux. L’exploitation reste
artisanale. Le minerai est évacué à dos d’hommes, de mulets ou sur des
charrettes à bœufs, par la route qui est déjà classée départementale en 1852,
vers des petites forges que l’on trouve en quantité dans le Haut-Vallespir.
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Au terminus de la route |
La
révolution donne un coup de frein à l’activité. Pendant la terreur, la main
d’œuvre émigre et disparaît. Le besoin en fer faisant, l’activité minière
redémarre rapidement. En 1830 le marquis de Vogüe possède les deux concessions
les plus importantes, Las Indis et Roques Negre, soit environ 50 hectares de
montagnes.
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Entrée de mine |
En 1848, les mines exploitent 190 personnes. A partir des années
1850, avec l’apparition des hauts fourneaux, le minerai est évacué vers de gros
centres industriels, Les petites forges à la catalane de la vallée disparaissent.
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Début de la galerie de mine |
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Porte restée telle quelle |
En
1897 les concessions du marquis Vogüe sont rétrocédées à Monsieur Monin, maître
de forge à Arles-sur-Tech qui acquiert également les concessions attenantes, soit
une superficie de 420 ha.
La
guerre de 1870 redonne de la vigueur aux mines du Vallespir suite à la perte de
la sidérurgie Lorraine. Les mines de Batère, appelées également mines de Las
Indis à cette époque passent sous le contrôle de la société anonyme des mines
de Batère en 1898. Le site est modernisé, notamment par l’installation d’un câble
aérien permettant l’évacuation du minerai non traité jusqu’à l’usine de
Arles-sur-Tech ou sont installés les installations de traitement en 1915. Le
grillage du minerai qui se faisait sur place est donc abandonné pour réduire
les coûts de transformation, notamment liés à la nécessité de transporter d’importantes
quantités de charbon en haut de la montagne. La première grève apparait au
début du siècle suivi d’une autre en 1905 qui débouche sur la création d’un
syndicat.
Les
concessions restées indépendantes vont être réunies tout doucement. En 1924 la
société anonyme des mines de Batère détient l’ensemble du site. L’Aiguat
de 1940 va détruire la ligne ferroviaire Arles-Ceret et amener doucement le
déclin des mines de Batère, devenant moins rentable. L’isolation du site ayant
un effet direct sur les couts de transport.
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Village des mineurs à l'abandon |
En
1953, de nouveaux bâtiments sont construits à l’altitude de 1450 m à la fin de
la route départementale. Ils comprennent même une cantine et une école dirigée
par un instituteur. A la fermeture de la mine en 1984, ces locaux sont
abandonnés et rapidement saccagées. Un bâtiment est restauré pour être
transformé en gîte de montagne puisque le GR 10 passe aux mines. Les réserves
non exploitées sont évaluées à 1.2 millions de tonnes.
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Village des mineurs à l'abandon |
Pour
liquider les stocks de minerai restant accumulés, la concession va rester
quelque temps ouverte avant que la société d’Exploitation Sidérurgique de
Decazeville et la Société Anonyme de Batère déposaient leur bilan le 18 juin
1987. L’exploitation de la dernière mine du Canigou s’arrête officiellement le
1er décembre 1987.
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Gîte de Batère |
Une
belle randonnée en boucle permet de visiter le site des mines. A Arles-sur-Tech,
prendre la route départementale D43 passant à Corsavy jusqu’au terminus de la
route, juste à côté du gîte de batère. La randonnée commence là. Revenir sur
ces pas jusqu’au col de la Descarga (1393 m). Prendre la piste forestière jusqu’à
la tour de Batère, en ruine.
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Tour de Batère |
De là, on part hors sentier sur la crête jusqu’au
puig de l’Estelle (1718 m) puis le puig St-Pierre (1791 m). En descendant sur
le flanc sud-ouest de la montagne, on rattrape le sentier du tour du Canigou /
GR10 au col de la Cirère. Le sentier nous ramène ensuite tranquillement au gîte
de Batère ou l’on a laissé la voiture.
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Site de Batère avec la tour de Batère au second plan |
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