jeudi 15 décembre 2016

Mina Nova




Les mines de charbon de la Nova sont situées dans le massif de la Sierra d’Ensija, au sud de la Sierra de Cadi, sur le territoire du village de Vallcebre i Saldes en Catalogne.
L'histoire commence dans les années 1940 lorsque la société d'exploitation minière Guardiola de Bergueda, qui exploite, entre autre, les mines du coll de Pradell loue les droits d'exploitation d'une partie d'une concession minière appelée Eleodoro Duse, sur le site du col du Pradell à une altitude d'environ 1625 m
Entrée du la galerie de la mine
L'exploitation proprement dite du charbon commence en 1947. Le minerai était amené par une voie ferrée jusqu’à une zone de chargement puis descendu dans la vallée par des camions.  Cette zone de chargement, mal placé était d’un accès difficile, surtout en hivers. Pour cette raison, la zone de chargement fut déplacée dans un endroit mieux adapté aux camions. Le réseau ferroviaire fut rallongé de plus de quatre cents mètres. Il fallut percer un tunnel d’environ 50 m de long. Le réseau ferroviaire rénové entre en service en 1950.

Restes d'un atelier à côté de l'entrée de la galerie principale
A cette époque 250 personnes travaillent et sont logés sur le site. La plupart sont très jeune, travailler à la mine permet en effet de ne pas avoir à faire son service militaire dans une Espagne Franquiste.
Vers le milieu des années 50, l'entreprise fait faillite. Les mineurs forment une coopérative pour poursuivre l'extraction du charbon. La mine est modernisée avec l’installation d’un plan incliné dans la mine pour faciliter d'extraction du minerai de charbon, situé sous la galerie principale. Finalement, le 23 Juillet 1962, la mine est fermée, mettant ainsi fin à 15 ans de fonctionnement marqués par deux accidents mortels.

Machine-outil dans l'atelier


Pendant quelques années, le site reste abandonné. Dans les années soixante-dix, la mine fusionne avec la concession minière à ciel ouvert de Tumi et du col du Pradell, appartenant à la société des Carbones de Berga. A la fin des années 1970, la ville de Vallcebre installe dans la galerie principale de la mine un système de captage d’eau. L’ancien chemin de fer est en partie détruit pour laisser place à la canalisation d’eau.
Zone de la galerie principale


Au début des années 1980, les bulldozers chargés d’extraire le minerai de la mine de Tumi et du col de Pradell, distante de 1 km de la mine de la Nova se rapprochent. A terme, la zone de la galerie principale de la Nova est vouée à disparaître.
Rails reliant l'entrée principale à la gare de chargement du minerai

Au milieu des années 80, un arrêté ministériel ordonne l’arrêt de tous les travaux d’extraction à ciel ouvert du charbon de la société des Carbones de Berga pour des raisons environnementale. La mine est sauvée d’une destruction totale. Les mines sont à nouveau abandonnées. Au début des années 90, le vieux chemin reliant Vallcebre à Saldes est déplacé, ce qui entraine la destruction de la zone de chargement du minerai et de 80 m de l’ancien chemin de fer des mines.
Fin des rails...

En 1996, un groupe de gens passionnés de mines et de chemins de fer décident qu’il serait intéressant de réhabiliter le site et de permettre sa visite. L’association du train touristique des mines de la nova est crée. Les premiers travaux de sécurisation et de restauration du site commencent en 1997. L'association dispose aujourd’hui de 4 locomotives diesel et plusieurs wagons transformés pour pouvoir visiter les mines. Actuellement les travaux portent sur la reconstruction d’une partie de la galerie principale de la mine afin d’en permettre la visite.
Zone de stockage des wagons
Wagons sauvegardés pour la visite du site


mercredi 14 décembre 2016

Mines de Batère



Le site des mines de fer de Batère est situé dans le Haut-Vallespir (Pyrénées orientales), sur la commune de Corsavy, et plus précisément dans le massif du Canigou. Le site s’échelonne entre 1100 et 1600 mètres d’altitude. Elle fut la dernière mine en activité des Pyrénées.
Le site des mines de Batère vu de l'est
Connu par les Romains, le gisement fut exploité sporadiquement et de manière artisanale jusqu’à la mise en place d’une règlementation et la création des systèmes de concessions vers le 16ème siècle. En 1790 les concessions appartiennent à un petit nombre de notables locaux. L’exploitation reste artisanale. Le minerai est évacué à dos d’hommes, de mulets ou sur des charrettes à bœufs, par la route qui est déjà classée départementale en 1852, vers des petites forges que l’on trouve en quantité dans le Haut-Vallespir.  
Au terminus de la route
La révolution donne un coup de frein à l’activité. Pendant la terreur, la main d’œuvre émigre et disparaît. Le besoin en fer faisant, l’activité minière redémarre rapidement. En 1830 le marquis de Vogüe possède les deux concessions les plus importantes, Las Indis et Roques Negre, soit environ 50 hectares de montagnes.
Entrée de mine
 En 1848, les mines exploitent 190 personnes. A partir des années 1850, avec l’apparition des hauts fourneaux, le minerai est évacué vers de gros centres industriels, Les petites forges à la catalane de la vallée disparaissent.
Début de la galerie de mine
Porte restée telle quelle


En 1897 les concessions du marquis Vogüe sont rétrocédées à Monsieur Monin, maître de forge à Arles-sur-Tech qui acquiert également les concessions attenantes, soit une superficie de 420 ha.
La guerre de 1870 redonne de la vigueur aux mines du Vallespir suite à la perte de la sidérurgie Lorraine. Les mines de Batère, appelées également mines de Las Indis à cette époque passent sous le contrôle de la société anonyme des mines de Batère en 1898. Le site est modernisé, notamment par l’installation d’un câble aérien permettant l’évacuation du minerai non traité jusqu’à l’usine de Arles-sur-Tech ou sont installés les installations de traitement en 1915. Le grillage du minerai qui se faisait sur place est donc abandonné pour réduire les coûts de transformation, notamment liés à la nécessité de transporter d’importantes quantités de charbon en haut de la montagne. La première grève apparait au début du siècle suivi d’une autre en 1905 qui débouche sur la création d’un syndicat.
Les concessions restées indépendantes vont être réunies tout doucement. En 1924 la société anonyme des mines de Batère détient l’ensemble du site. L’Aiguat de 1940 va détruire la ligne ferroviaire Arles-Ceret et amener doucement le déclin des mines de Batère, devenant moins rentable. L’isolation du site ayant un effet direct sur les couts de transport.
Village des mineurs à l'abandon
En 1953, de nouveaux bâtiments sont construits à l’altitude de 1450 m à la fin de la route départementale. Ils comprennent même une cantine et une école dirigée par un instituteur. A la fermeture de la mine en 1984, ces locaux sont abandonnés et rapidement saccagées. Un bâtiment est restauré pour être transformé en gîte de montagne puisque le GR 10 passe aux mines. Les réserves non exploitées sont évaluées à 1.2 millions de tonnes.
Village des mineurs à l'abandon
Pour liquider les stocks de minerai restant accumulés, la concession va rester quelque temps ouverte avant que la société d’Exploitation Sidérurgique de Decazeville et la Société Anonyme de Batère déposaient leur bilan le 18 juin 1987. L’exploitation de la dernière mine du Canigou s’arrête officiellement le 1er décembre 1987.
Gîte de Batère
Une belle randonnée en boucle permet de visiter le site des mines. A Arles-sur-Tech, prendre la route départementale D43 passant à Corsavy jusqu’au terminus de la route, juste à côté du gîte de batère. La randonnée commence là. Revenir sur ces pas jusqu’au col de la Descarga (1393 m). Prendre la piste forestière jusqu’à la tour de Batère, en ruine. 
Tour de Batère
De là, on part hors sentier sur la crête jusqu’au puig de l’Estelle (1718 m) puis le puig St-Pierre (1791 m). En descendant sur le flanc sud-ouest de la montagne, on rattrape le sentier du tour du Canigou / GR10 au col de la Cirère. Le sentier nous ramène ensuite tranquillement au gîte de Batère ou l’on a laissé la voiture.
Site de Batère avec la tour de Batère au second plan