samedi 23 avril 2016

Mine d'Anglade



La mine de tungstène de Salau est connue également sous le nom de mine d’Anglade ou de concession du pic de la Fourque. Elle est située dans le Couserans, au dessus du village de Couflens et adossée au flanc Français de la crête frontière, entre les monts-Rouch et le cap de Ruhos à 1200 m d’altitude.
Mine d'Anglade sur le sentier du pic Ruhos
Les travaux de prospection commencent en en 1951. 6 ans après,  la décision est prise d’exploiter le gisement. La « société des mines d’Anglade » est constituée. De  1967 à 1970, on équipe le site d'une route d'accès. Deux puits avec ascenseurs, une ligne électrique et deux téléphériques sont construits. La laverie et le concassage sont installés dans des ateliers souterrains.

Bâtiments de l'ancienne exploitation à l'abandon


Une galerie principale de roulage de 850 m de long à 1320 m d'altitude évacuait la production des 5 galeries étagées entre 1430 et 1620 m. Plus de 20 km de galeries de recherche ont été percées puis remblayées.
Dans les années 1980, 140 personnes, la plupart étrangères travaillaient dans la mine. C'était la mine de tungstène la plus importante d'Europe. Le minerai extrait représentait alors la moitié de la consommation Française. 
En 1986, la mise sur le marché du tungstène chinois produit en très grande quantité et à très faible coût provoque l’effondrement des cours et la fermeture de la mine de Salau. 130 mineurs se retrouvent au chômage. Aucun reclassement n'étant possible sur place, le village se vide peu à peu.
930431 tonnes de minerais brut, représentant 12 400 t de trioxyde de tungstène à l'état de poudre auront été extrait de la mine pendant la durée de son exploitation. A la fermeture, les réserves étaient estimées à 3400 tonnes de minerai brut.

Stériles devant les anciens bâtiments
Le site a été sécurisé par la DRIRE a la fermeture de la mine. Les anciens bâtiments d'exploitation sont à l'abandon. Le site sert de parking aux randonneurs qui veulent aller visiter le cirque d’Anglade ou monter au cap de Ruhos, à 2618 m.
Un projet de réouverture est à l’étude depuis quelques mois. Un permis exclusif de recherche a en effet été soumis par la société "Variscan mines" pour prospecter les hauteurs du village de Salau. Ce projet divise la vallée entre les tenants de la réindustrialisation de la vallée pour créer des emplois et ceux qui craignent des nuisances en terme de pollution et de perte d'attractivité touristiques. Le permis d'exploitation est toutefois soumis au fait de ne pas trouver d'amiante dans les réserves minières.

 
Entrée de gallerie



vendredi 22 avril 2016

Tours de guet des Albères



Les tours de guet du massif des Albères font parties du système de surveillance créés par les rois de Majorque.
Carte des tours de guet des Albères
Elles furent construites vers la fin de 13eme siècle sous Jacques II de Majorque. Opposé à son frère Pierre III le Franc, il décida de fortifier sa frontière afin de se prémunir de ses attaques. Plus tard, les tours continuèrent leur rôle de surveillance, pour les rois d'Aragon puis les rois de France.
Chaque tour communiquait avec ses voisines grâce à un système de feux. La nuit le feu servant de signaux lumineux, le jour servant à produire la fumée.
Tour Madeloc
Tour Madeloc
La tour Madeloc est située à 656 m sur un éperon rocheux au-dessus de Banyuls-sur-Mer, un peu plus au nord du col des Gascons, lieu de passage du GR10. Elle fut construite en 1285 dans le but de surveiller la mer. Elle fut modernisée par Vauban au 17eme siècle. De nos jours elle sert de relais pour la télévision.
Au pied de la tour Madeloc
 Architecturalement, la tour possède deux étages reliés entre eux par un escalier s'enroulant en colimaçon sur les murs intérieurs. Des meurtrières sont percées le long de cet escalier.
Pour y monter, on peut prendre la route D86 depuis Banyuls-sur-Mer jusqu’au col des Gascons puis suivre la piste balisée GR10 sur quelques dizaines de mètres pour prendre ensuite à droite, la piste qui part vers le nord. Après la batterie 500 prendre la route qui part vers le nord-ouest, jusqu’à la tour. 
Route menant à la tour Madeloc
Il est plus intéressant de laisser la voiture à Banyuls et de prendre le sentier du GR10 qui, passé la ville, monte à travers les vignes jusqu’au col de Llagastera (table d’orientation).

A proximité du col de Llanastera
Les vignes au pied de la tour Madeloc
En suivant tantôt la route D86, tantôt en coupant les lacets, on rejoint le col des Gascons puis la tour par l’itinéraire présenté ci-dessus. Le paysage et la vue sur le littoral est fantastique.
Batteries d'artilleries et le littoral vu de la tour Madeloc
Collioure vu de la tour Madeloc
La tour de la Massane est située sur un éperon rocheux du massif des Albères à 793 m d’altitude au-dessus d’Argelès-sur-Mer.
Tour de la Massane

Au pied de la tour de la Massane

Au pied de la tour de la Massane
 Architecturalement elle est fort ressemblante à la tour Madeloc. Elle fut utilisée régulièrement du 16eme au 17eme siècle en tant que tour de guet tournée vers l'Espagne. Peu à peu abandonné, elle sera complétée au 18eme siècle par une place d'armes et dotée d’une garnison. Délaissée, elle tomba peu à peu en ruine. A partir de 1981, le tour fut restauré. Les travaux durèrent 10 ans.
Vue vers l'ouest de la tour de la Massane, avec a droite de la photo l'éperon du château d'Ultrera

Argelès et le littoral vu de la tour de la Massane
La montée à la tour de la Massane, constitue une belle randonnée dans le secteur. De la départementale D2 entre Argelès sur mer et Sorède, prendre la route de Sant Ferriol de la Pava jusqu’au hameau perdu de La Vall. Se garer n’est pas forcément facile, on peut le faire soit devant la chapelle à l’entrée du village soit sur le parking situé environ 700 m après les habitations. Prendre le sentier qui suit le ruisseau puis la direction du roc del Grill indiquée par un panneau. Le sentier indiqué sur la carte Top 25 montant au coll del Pomer n’existe pas. Il monte en fait au roc del Grill. Le lieu est indiqué par un gros cairn. Un sentier bien tracé partant plein sud conduit à la tour de la Massane. Le paysage sur la plaine du Roussillon et la côte Vermeille est là aussi fantastique.
Table d'orientation au pied de la tour de la Massane. Au loin, on distingue la tour Madeloc
La tour de Querroig se trouve sur les hauteurs de Cerbère, au sud-ouest de la ville sur la frontière avec l’Espagne. Son altitude est de 637 m. La tour est mentionnée dès 985. Elle fut ensuite surement reconstruite ou renforcée pour intégrer le réseau des tours de surveillance des rois de Majorque.
La tour elle-même était assez simple, de forme cylindrique. L'épaisseur des murs est inférieure à 1 mètre. La tour était protégée par de petites fortifications dont il ne reste quasiment plus rien.

Ruines de la tour Querroig. Au loin, in distingue dans la brume le cap Creus
 Pour s’y rentre, laisser la voiture à Cerbère. Monter au col des Belitres (165 m) en prenant la route N 114 jusqu’au cap Cerbère. La, prendre le sentier qui monte au point côté 207 m sur la carte IGN (croix frontière 601). Prendre le sentier qui conduit au col des Belitres.
Ancien poste frontière au col des Belitres
 On peut monter directement au col par un sentier qui part du bout de la grande gare de Cerbère. Du col, prendre le sentier bien tracé vers l’ouest. Il suit la frontière en passant par quelques sommets, cols et croix frontières jusqu’à la tour de Querroig (672 m).
Tours de la Massane à gauche et Madoloc à droite de la tour Querroig
Au loin, le cap Bear. Au premier plan, le sentier qui descend vers le pic Joan
Cerbère et sa gare internationale
Prendre le sentier qui descend plein nord jusqu’au puig Joan (458 m) visible de loin grâce aux pylônes situés au sommet. Le sentier continue sur le côté droit (nord) de la crête puis descend jusqu’à rencontrer une piste avec une citerne. La piste descend jusqu’à l’entrée de Cerbère.

dimanche 10 avril 2016

Mine de Rancié



La mine de Rancié est située sur la commune de Sem au dessus du village de Vicdessos an Ariège. L’exploitation s’étend entre le village et le sommet du Pic de Ganchette à 1536 m. Elle fut en son temps la plus grande mine de fer des Pyrénées avec une production annuelle pouvant aller jusqu’à 7800 tonnes de minerai. Elle alimentait une cinquantaine de forges, du Couserans jusqu’au Pays de Sault.
Village de Sem




L'exploitation du minerai de fer sur la mine de Rancié remonterait au VIeme siècle avant JC. En 1293, par une charte, Roger Bernard Comte de Foix reconnut le droit pour les habitants de la vallée de travailler à la mine et d'y exploiter le minerai de fer. En 1343, Gaston 1er confirme et précise que les habitants de la communauté de Vicdessos peuvent librement extraire et réduire le minerai. Les règlements suivant confirmèrent le droit d’exploitation de la mine aux seuls habitants de Sem, Goulier et Olbier.

Ce système de gestion perdura jusqu’aux environ de la révolution. La découverte de nouvelles mines ainsi que l’accélération des échanges commerciaux augmenta la concurrence et la rentabilité de la mine Rancié diminua. De plus, pour ne pas perdre leur travail, les mineurs, au nombre de 400 à cette époque, retardèrent la mécanisation de l’exploitation et la rentabilité de la mine diminua d’autant. La dernière galerie est percée à la fin du XIXeme siècle.
Au début des années 1900 des conflits violents opposèrent les mineurs à leur administration qui voulait réduire le nombre de mineurs. Ne pouvant pas imposer ses vues, l’administration se retira. La mine fut alors gérée par une équipe de mineurs. Après la guerre de 1914-18 qui relança son activité, la mine vivota. Le mode d'exploitation, individualiste, provoqua assez souvent des accidents et des éboulements dans les galeries. La catastrophe de décembre 1928 qui fit trois morts, servit de prétexte au service des mines pour interdire l’exploitation de la mine en 1929. En 1931 la mine fut définitivement abandonnée bien qu'elle ne soit pas épuisée et malgré une tentative de réouverture.

Les principales entrées de galeries de cette partie du massif sont  l’Auriette, Sainte-Barbe, le Pountz et la Caougne. Elles sont toutes reliées entre elles, des plus anciennes en haut du massif aux plus récentes en bas. La galerie du Bacquey située à l’entrée du village est l’avant dernière galerie creusée à Rancié. Le minerai était évacué à l’aide de wagonnets posés sur des rails vers départementale D8.
 
Entrée de la galerie du Bacquey
Intérieur de la galerie du Bacquey

Plaque à la mémoire des mineurs de la mine du Rancié


Un chemin de découverte du site, balisé en jaune, et indiqué par des panneaux, part de Cabre, au niveau l’ancienne trémie en bordure de route. Au passage on découvre le carreau de la République (dernière galerie exploitée), et l’ancienne poudrière. Il monte à Sem et se poursuit dans une forêt de hêtres en faisant de grand lacets jusqu’aux anciennes galeries de Sainte-Barbe et de l’Auriette. Il est également possible de démarrer la randonnée en partant du parking situé à l’entrée du village de Sem, face à l’entrée de la galerie du Bacquey.

 
Galerie Sainte-Barbe

Galerie de l'Auriette

Galerie de la Caougne


Tout au long de ce parcours des panneaux pédagogiques apportent des connaissances sur l’histoire de l’exploitation de la mine du Rancié. Quelques vieux balisages du GR10 nous conduisent jusqu’au col de Grail. Il est possible de pique niquer sur des tables au pied d’un refuge fermé. Peut avant ce col, un sentier balisé du GR10 permet d’accéder au col de Lercoul. 
Refuge de Grail
La randonnée peut se compléter par la visite du musée de la mine situé dans la mairie de Sem. Une histoire de la région et des mines est disponible sur le site web de la vallée du Vicdessos à cette adresse : http://auzatvicdessos.free.fr/index.htm

Station du téléphérique à Cabre sur la D8. Il fur construit en 1896
Détail d'une roue à engrenage