dimanche 21 août 2011

Mines de la Géla


La mine de la Géla est située dans la vallée de la Géla, au-dessus de la vallée d’Aure dans la commune d’Aragnouet, dans le département des Hautes-Pyrénées.
Site des mines de la Géla face au sommet du même nom
L’exploitation minière est très ancienne dans la vallée. Le sol de la vallée renfermait du fer, du plomb et du cuivre. Dès le 15eme siècle, du fer était extrait dans la vallée de la Géla. Au milieu du 19eme siècle, le site est exploité pour le plomb argentifère également appelé galène. La galène est un semi-conducteur permettant de capter les ondes électromagnétiques d’où son utilité dans les premiers postes de radio. C’est aussi un minerai pourvoyeur de plomb et d’argent, dont l’importance économique dans le passé explique l’existence de nombreuses mines de plomb argentifère en France et ailleurs à cette époque. Toutefois, jusqu’en 1912 l’exploitation était sporadique et artisanale. Plusieurs concessionnaires différents se sont succédé avec des rentabilités souvent inférieures aux prévisions à l’instar de nombreuses autres mines du massif Pyrénéen.
Trou de mine au dessus dans baraques en ruines

A partir de 1912, mais surtout après la première guerre mondiale ou la concession passa dans les mains de la société Penarroya, l’exploitation fut plus actives avec d’importants travaux d’aménagements à la clé. Les ruines visibles actuellement datent surement de cette époque.
Les mines de la Géla étaient composées de différents sites répartis en plusieurs étages :
Galerie de mines sous les baraques des mineurs
  • A l’altitude de 2160 m, se trouvaient les principaux lieux d’extraction (galeries, tranchées à ciel ouvert) avec leurs déblais. Les ruines des bâtiments qui servaient à héberger les ouvriers et ingénieurs et ce qui fut peut-être une ancienne usine de concassage, triage et lavage, alimentés par une conduite d’eau descendant d’un petit barrage sur un torrent 200 m plus haut sont encore visibles.
  • Plus bas, à 2010 m, existait une plateforme avec des installations techniques et d’autres bâtiments.
  • Entre les deux, à un étage intermédiaire se situaient d’autres galeries.
  • Vers 1780 m, pas loin du torrent il reste des pans de mur étagés de ce qui fut peut être une ancienne laverie.
Ancienne laverie au dessus de la neste de la Géla
L'exploitation de ces mines s'est arrêtée en 1931, du fait de la chute des cours du plomb et de l'argent à la fin des années 1920. 
Quelques années plus tard, ces sentiers abandonnés seront témoins de la fin de la république Espagnole. Suite à l’offensive des troupes nationalistes ayant pour but d’en finir avec la poche de résistance de Bielsa, le gouvernement espagnol organise l’exode des civils vers la France. Entre le 3 et le 14 avril 1938, plus de 5000 civils, laissant tout derrière eux, encombrés de baluchons et de valises vont, dans une neige encore abondante pour la saison, franchir la frontière au port Vieux (2378 m), juste au-dessus des anciennes mines pour descendre ensuite dans la vallée de la Géla puis la vallée d’Aure.
Les 14 et 15 Juin, c’est au tour des troupes républicaine de se replier en France. Une partie des 6000 hommes passe par le chemin des mines de Bielsa via le port de Barroude, l’autre emprunte le port Vieux. A 4 heures du matin, le 16 juin 1938 le dernier soldat républicain traverse la frontière.

Pic de Barrossa vu du pic de l'Aiguillette

Pour visiter les mines et monter au port Vieux, prendre la D118 qui passe à St-Lary en direction du tunnel d’Aragnouet. Passé le village d’Aragnouet et à droite la route qui monte à la station de ski de St-Lary, laisser la voiture, vers 1400 m d’altitude, sur un bas-côté emménagé après le premier lacet. Le départ de la randonnée, indiqué sur un panneau est situé à ce lacet. Une bonne piste grimpe dans la forêt jusqu’à un pont, vers 1700 m. 
Cabane de la Géla
Prendre la direction du port Vieux et non celle du port de Barroude. Les mines sont situées vers 2100 m, sous le port Vieux, maintenant tout proche.   
Ancien poste de guet au port Vieux